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Pour Sarkozy, cité dans la presse, Fillon « est mort » politiquement

mercredi 8 avril 2015

LE SCAN POLITIQUE - Selon L’Express et Le Canard Enchaîné, le président de l’UMP détiendrait les preuves que l’ex-premier ministre a bien manoeuvré pour le déstabiliser dans l’affaire des pénalités pour sa campagne de 2012.

Si le bureau politique de l’UMP semble avoir accouché dans la concorde mardi soir d’un cadre pour la primaire à droite de 2016, toutes les rancunes ne sont pas pour autant éteintes, rue de Vaugirard. En effet, selon L’Express, Nicolas Sarkozy ne digère toujours pas sa mise en cause dans l’affaire des pénalités à la suite de l’annulation de ses comptes de campagne pour la présidentielle de 2012. Le président de l’UMP juge François Fillon responsable des manœuvres qui ont visé à le déstabiliser, dans le cadre notamment de l’affaire de son déjeuner avec le secrétaire général de l’Élysée qui se serait déroulé le 24 juin 2014.

L’Express rapporte ce mercredi un échange houleux entre les deux hommes le 29 mars dernier. Heureux de la victoire de l’UMP aux départementales, Nicolas Sarkozy lance à son ancien premier ministre : « J’ai vu juste ! ». « Je ne suis pas d’accord avec toi sur le voile à l’université et le menu de substitution dans les cantines », lui a rétorqué le député de Paris. Quelques jours plus tard, la tension n’est pas retombée : « Fillon est mort ! » lâche Nicolas Sarkozy, persuadé de détenir « les preuves » de l’implication personnelle de l’ancien locataire de Matignon dans l’affaire des pénalités, pour laquelle l’ex-président est entendu sous le statut de témoin assisté.

Fillon pourrait se retirer de la politique

Une tension confirmée en détails ce mercredi matin dans les colonnes du Canard Enchaîné. « Fillon, je le veux à terre et sans oxygène », aurait exigé le patron de l’UMP. « L’histoire dans l’histoire, c’est bien Fillon. J’ai tous les faits, toutes les preuves, les faits sont très précis. C’est lui qui a tenté, via son avocat Sureau, de me faire mettre en examen. Et d’accélérer la procédure judiciaire par l’intermédiaire du secrétaire général de l’Élysée », aurait assuré Nicolas Sarkozy. Des éléments qui nourrissent la rancune tenace qui oppose les deux hommes, concurrents pour la primaire à droite de 2016. « Même si Fillon n’est plus un problème car il n’est plus dans la course, les saloperies qu’il a faites ne resteront pas sans suite. Il y a des limites qu’il ne faut pas franchir, et lui, il les a franchies allègrement », aurait encore estimé le président de l’UMP ».

Ces soupçons sont visiblement de nature à renforcer la combativité de Nicolas Sarkozy selon l’hebdomadaire. « Je suis persuadé que les juges vont classer l’affaire (…) La récré est finie. Les élections primaires ont été annoncées, mon nouveau parti va être lancé. La machine est en marche. Jusqu’à maintenant, j’ai fait le gentil, maintenant, je ne vais plus laisser respirer mes concurrents », aurait lancé le président de l’UMP face à ses troupes le 3 avril dernier, au sortir de son audition judiciaire. De son côté, raconte Le Canard Enchaîné, François Fillon aurait confirmé lors d’un déjeuner avec sa vielle ennemie Rachida Dati, que si la droite n’emportait pas la présidentielle de 2017, il pourrait abandonner la politique.


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