MosaikHub Magazine

Opont promet de prendre en considération toutes les dénonciations de fraudes

mercredi 28 octobre 2015

Vingt-quatre heures après les élections du 25 octobre, plusieurs candidats à la présidence sont montés au créneau pour dénoncer des cas de bourrages d’urnes et d’autres fraudes enregistrés le jour du vote. Le président du CEP se dit sensible à ces plaintes et promet de les analyser et d’apporter des réponses. Dans une interview exclusive accordée à Le Nouvelliste mardi, Pierre-Louis Opont a donné la garantie qu’aucun mandataire ne peut voter plusieurs fois sans que le CEP le sache après vérification. L’absence de violence le jour du vote ne veut pas dire qu’il n’y avait pas de fraudes et des cas d’irrégularités. Pierre-Louis Opont ne le contredit pas. C’est pourquoi le président du CEP dit être attentif aux dénonciations et plaintes des acteurs. Les mandataires, dans certains cas, sont pointés du doigt. Ils étaient nombreux, trop nombreux dans les bureaux de vote le 25 octobre. Combien étaient-ils sur tout le territoire ? « Le CEP est en train de faire le décompte pour savoir combien de mandats il a distribué aux partis politiques lors des élections du 25 octobre », a confié à Le Nouvelliste Pierre-Louis Opont, président du CEP. Il a souligné que le CEP aura la réponse à cette question ce mercredi. Ce qui est pour l’instant certain, au moins 741 150 mandats étaient en circulation le jour du vote. Chaque parti politique ayant un candidat à la présidence a reçu 13 725 mandats. Ce qui porte à dire que 52 organisations politiques et les deux candidats indépendants ont eu à leur disposition chacun 13 725 mandats qui correspondent au nombre de bureaux de vote à travers le pays. Les autres partis politiques qui n’ont que des candidats aux législatives et aux municipalités ont le nombre de mandats qui correspond à leur degré de représentation dans les élections, a précisé Pierre-Louis Opont. « On vous donne des mandats en fonction des centres de vote dans lesquels vous allez être présents », a-t-il dit. S’agissant des organisations d’observation électorale, elles étaient 17 à avoir reçu des cartes d’accréditation. Ces structures, a souligné M. Opont, ont reçu des cartes d’accréditation en fonction des demandes qu’elles ont faites au CEP, en fonction du nombre de leurs agents déployés sur le terrain. Il y en a qui ont obtenu 500 ou 600, ou 1000 ou encore 1 200… Le décret électoral, a rappelé M. Opont, accorde aux observateurs électoraux le même privilège que les mandataires, c’est-à-dire ils peuvent voter avec leur CIN là où ils sont affectés lors même que leur nom ne figure pas sur la liste électorale. Pierre-Louis Opont a dit ne pas être insensible aux dénonciations des cas de fraudes qui auraient émaillé le scrutin du 25 octobre. Non seulement, a-t-il dit, il prend en considération les dénonciations des candidats, « il est dans mon intérêt. Même si, après vérification, je vois qu’il n’y avait pas de fraudes, au moins je pourrais témoigner de la sincérité du vote », a-t-il dit. « Nous allons prendre énormément de précautions, nous allons prendre le temps qu’il faut et la rigueur qu’il faut pour analyser les plaintes des bourrages d’urnes pour pouvoir écarter les procès-verbaux ou les votes additionnels… », a-t-il promis. « Un mandataire pourrait voter quatre fois, c’est facile, a reconnu M. Opont. Mais on va annuler les trois autres votes pour la simple et bonne raison qu’un mandataire ne peut voter qu’une fois pour un parti politique. Le système n’accepte qu’un vote de mandataire par parti politique. Chaque fois qu’un mandataire vote, il a le même numéro de CIN. Il y a des moyens de vérifier la multiplication de vote de mandataires de manière illégale. » M. Opont a reconnu que le mandataire pourrait toujours corrompre un membre du bureau de vote qui le laisse voter plusieurs fois, mais, a-t-il souligné, le mandataire ne pourra pas en bénéficier parce qu’il ne peut voter sans sa CIN et le numéro sera le même à chaque fois. Le président du CEP a annoncé que tous les votes doubles, triples ou plus encore seront annulés. « On peut le voir parce que le même CIN va se répéter à chaque fois », a-t-il dit. Pour le bourrage d’urnes dénoncé par des candidats à la présidence, Pierre-Louis Opont a fait savoir que les dénonciations contre un bureau, un centre de vote ou une zone feront l’objet d’une analyse particulière. « Nous tenons à ce que le choix, le vote de la population soit respecté. Nous donnons cette garantie », a-t-il promis. Le président du CEP veut éviter qu’une correction devienne elle-même perverse pour le processus. Il a fait référence en ce sens aux mandats insuffisants qui, lors du scrutin du 9 août a été à la base de nombre de grognes. Cette fois, on reproche au CEP d’avoir distribué trop de mandats. M. Opont croit qu’il ne suffit pas seulement d’avoir des élections sans violence, mais, a-t-il dit, il faut veiller à ce que tout se passe très bien du début à la fin. Pour y arriver, le patron du CEP réclame le bénéfice du doute pour lui et son équipe. S’agissant des résultats du scrutin, M. Opont pense qu’il faut prendre le temps qu’il faut. Selon lui, il faut analyser toutes les plaintes et toutes les dénonciations des candidats. Les fraudeurs, a-t-il dit, auraient aimé avoir des résultats rapides, « parce qu’ils connaissent déjà les résultats », a-t-il critiqué, soulignant aussi que le CEP ne peut pas se permettre de prendre trop de temps pour ne pas empiéter sur le 27 décembre. « Mais on doit avoir du temps pour bien faire… », a-t-il demandé. Selon le calendrier électoral, les résultats préliminaires de la présidentielle devraient être publiés le 3 novembre.
Robenson Geffrard rgeffrard@lenouvelliste.com


Accueil | Contact | Plan du site | |

Creative Commons License

Promouvoir & Vulgariser la Technologie