MosaikHub Magazine

Mondial 2014. Espagne-Pays-Bas (1-5) : la Roja proche de l’abdication

vendredi 13 juin 2014

En s’inclinant lourdement 5 buts à 1 contre les Pays-Bas, l’Espagne, double championne d’Europe et championne du monde en titre s’est compliquée la tâche. Elle devra battre le Chili pour espérer défendre son titre.

L’abdication est en train de devenir à la mode en Espagne. Certes, les documents officiels ne sont pas encore paraphés mais plus personne ne doit se leurrer. Un règne s’est achevé vendredi soir sous la pluie de l’Arena Fonte Nova et l’Espagne ne se relèvera probablement pas de cette terrible gifle (1-5), même si Iniesta voulait encore y croire après le match, avant d’aller se frotter au Chili« Il faut vite mettre cette défaite derrière nous et penser à gagner le prochain match », a t-il insisté à chaud.

Dans ce remake de la dernière finale, son équipe a fait son âge. Malgré un départ de rêve, l’illusion d’une belle histoire sans fin s’est vite dissipée. Le temps passe et agit même sur les plus beaux talents.

Le vent de la revanche néerlandaise a fait trébucher les jambes vieillissantes du champion. Il a commencé par mettre un genou à terre et s’est alors fait rouer de coups. Van Persie et Robben, les deux plus belles lames orange, lui ont porté les assauts les plus rudes. Une ère nouvelle est en train de s’ouvrir dans le football mondial.

On pourra toujours arguer que cette Roja qui a fait rêver les esthètes du sport pendant six ans ne méritait pas une telle correction. Mais c’est oublier que les révolutions se font rarement dans la douceur et le respect.

Pourtant, tout avait si bien commencé

Dire que tout avait si bien commencé avec ce penalty immérité obtenu par Diego Costa à la 26e minute transformé par Xabi Alonso (1-0). A cet instant, il n’y avait qu’à narrer encore et toujours l’histoire d’un succès étriqué mais implacable. Un vieux classique servi lors des ses quatre derniers matchs de Coupe du monde. Il fallait juste insister sur le tournant du match avec le duel manqué par Sneijder face à Casillas un peu plus tôt (8e). Un raté rappelant furieusement celui de Robben, quatre ans plus tôt à Johannesburg.

Mais si le foot n’était que cet éternel recommencement, il serait lassant. Et les Oranje, en bleu pour l’occasion, ont fait comme le Brésil un an plus tôt en Coupe des Confédérations : ils n’ont pas baissé la tête. Ils savaient que l’arrière-garde des partenaires de Casillas n’est plus d’une imperméabilité impeccable. Et profitant d’une longue passe de Blind et d’un alignement douteux de la défense, Van Persie a réussi le geste parfait : une tête plongeante, comme un saut de l’ange, pour lober Casillas (1-1, 44e).

Et d’un coup, le vent de la révolution s’est levé sur Salvador de Bahia avant de se transformer en tempête brûlante. Robben, le maudit de la dernière finale, a fait vaciller le trône (1-2, 55e). De Vrij (63e), Van Persie (72e) et Robben encore (80e) ont ensuite achevé l’œuvre de destruction. Le roi va partir. les dauphins ont le champ libre.

LeParisien.fr


Accueil | Contact | Plan du site | |

Creative Commons License

Promouvoir & Vulgariser la Technologie