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Mexique : évasion d’un des plus grands barons de la drogue

dimanche 12 juillet 2015

Joaquin "El Chapo" Guzman, à la tête du puissant cartel de Sinaloa, est parvenu à s’échapper d’une prison de haute sécurité pour la deuxième fois en 14 ans

Le baron mexicain de la drogue Joaquin « El Chapo » Guzman est parvenu à s’échapper d’une prison de haute sécurité pour la deuxième fois en 14 ans, ont annoncé les autorités dimanche, un coup dur pour le président Pena Nieto. Guzman a été aperçu pour la dernière fois samedi soir près de la salle de douche de la prison d’Altiplano, à 90 kilomètres à l’ouest de la capitale, avant de disparaître, a indiqué la Commission nationale de sécurité dans un communiqué.

« Après avoir constaté qu’il ne réapparaissait pas », une alarme a été lancée et « son évasion a été confirmée ». « Des recherches ont été lancées dans la zone pour le retrouver ainsi que sur les routes des États voisins. » Les vols depuis l’aéroport voisin de Toluca ont été suspendus. La commission n’a pas fourni pour le moment plus de détails sur les circonstances de l’évasion. Les principaux chefs de cartels sont incarcérés dans la prison de haute sécurité d’Altiplano.

« El Chapo », diminutif de « chaparro » (« courtaud »), allusion à sa petite taille (1,64 m), s’était déjà évadé d’une prison de haute sécurité en 2001, caché dans un panier à linge sale. Après treize ans de traque, des militaires étaient parvenus à le capturer en février 2014 lors d’un raid nocturne dans la station balnéaire de Mazatlan, dans l’État de Sinaloa. Guzman, 58 ans, était considéré comme le baron de la drogue le plus recherché au monde, à la tête du puissant cartel de Sinaloa. Sa tête avait été mise à prix 5 millions de dollars par les États-Unis et plus de 2,2 millions par le Mexique.

Coup dur pour Pena Nieto

Cette deuxième évasion est un coup dur pour le président Pena Nieto, en route actuellement vers la France où il doit effectuer une visite d’État de quatre jours à partir de lundi. Son gouvernement s’était engagé à arrêter ce baron de la drogue, puissant et craint, qui était devenu l’un des symboles du narcotrafic contre lequel l’ancien président Felipe Calderon (2006-2012) avait déployé l’armée. Après son arrestation l’an dernier, les autorités avaient exhibé devant les caméras ce petit homme moustachu, en chemise blanche, entouré de deux soldats de la Marine mexicaine.

Il apparaissait régulièrement sur la liste des hommes les plus riches de la planète publiée par le magazine Forbes, jusqu’à ce que la publication annonce qu’il lui était impossible d’estimer les biens du narcotrafiquant. Après sa première évasion de la prison de Puente Grande, à Jalisco (ouest), il était parvenu en quelques années à imposer de nouveau son cartel et à contrôler le trafic de cocaïne vers les États-Unis.

Sa clandestinité avait donné lieu à de nombreuses rumeurs, depuis une opération de chirurgie esthétique faciale jusqu’à des promenades incognito dans les foires aux bestiaux du Sinaloa. On raconte également qu’il lui arrivait de se rendre dans des restaurants à la mode, de confisquer les téléphones portables des clients avant de dîner, puis de prendre congé en payant l’ensemble des additions. Joaquin Guzman aurait eu trois ou quatre épouses. La dernière d’entre elles est une jeune reine de beauté épousée lors de son 18e anniversaire, en 2007, et qui se trouvait avec lui au moment de son arrestation. On lui prête 10 enfants.

Le cartel de Sinaloa a mené une guerre sanglante contre les forces armées et contre les cartels rivaux, dont le cartel des Zetas. Plus de 80 000 personnes ont été tuées dans les violences liées au trafic de drogue depuis 2006 au Mexique


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