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Message de l’UEH à l’occasion de la commé-moration de la catastrophe du 12 janvier 2010

lundi 9 février 2015

2 janvier 2010, Haïti vit une tragédie sans précédent dans son histoire. Un séisme de magnitude dévaste la capitale et des localités avoisinantes. Pas loin de 250 000 morts, y compris 20 000 cadre des secteurs privé et public, environ un million cinq cent mille sans abri, des pertes matérielles évaluées à 14 milliards de dollars, selon la Banque Interaméricaine de développement : tel est le bilan des dégâts. Toutefois,
on est très loin de mesurer l’impact psychologique de ce drame. Rares sont les Haïtiens qui n’ont pas été touchés de près ou de loin par la perte d’un parent, d’un ami ou d’une connaissance. L’Université d’Etat d’Haïti (UEH) n’est pas épargnée.
Les dommages les plus importants sont enregistrés à la Faculté de Linguistique Appliquée où le Doyen Pierre Vernet et ses plus proches collaborateurs ainsi que de
nombreux étudiants ont disparu sous les décombres du local effondré. Dans l’ensemble, l’UEH a eu à déplorer la mort de vingt-sept (27) de ses cadres administratifs ou enseignants et de trois cent quatre-vingt (380) étudiants, soit un total de quatre cent sept (407) décès.Les pertes en termes de bâtiments et d’équipements
détruits ont été estimées à pas moins de quarante deux millions neuf cent mille dollars américain (US$ 42 900 000,00). Rude coup, en vérité, pour une institution généralement traitée en parent pauvre par les responsables de la gestion de la chose publique.12 janvier 2015, cinq ans plus tard, quel est le constat ? Quel a été le chemin parcouru ? Au niveau national, le paysage politique est loin d’être serein. La population vit dans l’angoisse d’un 12 janvier 2015 autrement désastreux. A l’UEH, les responsables ont pensé que la meilleure façon d’honorer les victimes,
le meilleur hommage qui puisse leur être rendu consisterait à prendre les dispositions indiquées pour minimiser les risques dans l’éventualité d’autres catastrophes.
Dans cet ordre d’idées :
.1. Un colloque international a été organisé par l’UEH autourdu séisme, avec la participation de spécialistes nationaux et étrangers. Les actes du colloque on été publiés sous le titre « Entre reconstruction et refondation : les problématiques de l’avenir postsismique d’Haïti » ;

2. Des sessions de formation sur les risques et désastres ont été organisées conjointement par l’UEH et la Direction de la protection civile ;
3. n partenariatE avec l’Institut québéquois des hautes études interna-tionales de l‘Université Laval, l’UEH a mis en œuvre un programme de formation avec pour thème : « Gouvernance et développement institu-tionnel, défis actuels pour Haïti », au profit de cadres de l’Administration publique et du secteur privé, question de combler le déficit en ressources humaines lié à la perte d’environ 20 000 cadres ;

4. L’UEH s’est engagée dans un partenariat avec Tulane University (USA) pour conduire une recherche sur la résilience en Haïti ;

5. L’Unité de recherche géotechnique (URGEO) de la Faculté des sciences de l’UEH a entrepris une étude sur le zonage dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince, avec un accent particulier sur la route de Frères, et a organisé une session de formation au Cap-Haitien en janvier 2013 sur l’utilisation des méthodes géophysiques à la reconnaissance des sols ;

6. La Faculté des sciences humaines de l’UEH a fourni un accompagnement psychosociologique à de nombreuses victimes traumatisées, tandis que le Centre en population et développement (CEPODE) de la même faculté consacrait un numéro spécial de sa revue au séisme ;

7. De nombreux techniciens haïtiens ont bénéficié d’une formation en construction parasismique, fruit d’une coopération entre le Fonds d’assis-tance économique et social (FAES), l’UEH et l’Université Antilles-Guyane ;

8. A signaler, enfin, les démarches entreprises par le Rectorat de l’UEH en vue de la construction d’un campus universitaire à Damien, selon le vœu du Conseil de l’Université, dans le respect des normes parasismiques ;
9. L’UEH ne s’est pas limitée à ces actions ponctuelles. Elle s’est constituée partie prenante d’un effort national pour renforcer la capacité de la société à se prémunir contre de telles catastrophes. La signature d’une convention franco-haïtienne relative à l’installation d’un centre de télédétection spatiale dans le Campus Henry Christophe de l’UEH à Limonade représente un pas décisif dans cette direction. Par ailleurs, une réflexion active est en cours en vue d’intégrer l’enseignement de techniques de construction parasismique, de programmes de gestion des risques et désastres dans le cursus.

L’Université d’Etat d’Haïti encore dans les hangars, tout en essayant de se relever, a donc compris cette grande épreuve nationale comme un appel à exercer sa mission de service public en accompagnant la population face aux défis de l’heure.

Jean Vernet Henry Recteur de l’UEH


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