MosaikHub Magazine

Mes compliments messieurs et au travail !!!

vendredi 3 octobre 2014

Les réussites patentes en politique sont rares. Tenir une idée, étudier le projet, inaugurer le chantier, couper le ruban lors de l’inauguration sont souvent si étalés dans le temps que le responsable de la mise en œuvre n’est pas celui qui récolte les fruits.

Dans le cas de l’allongement de la piste et de la rénovation du terminal de l’aéroport du Cap-Haïtien, Michel Martelly et Laurent Lamothe ont su faire la dernière ligne droite, la plus visible et pas la moins importante. Beaucoup de responsables haïtiens avant eux, avec ou sans raison aucune, avaient « kalbende », trainé les pieds, hésité, cafouillé.
Le président Martelly et son Premier ministre Lamothe, assistés du secrétaire d’Etat aux Travaux publics, Philippe Cinéas, ont su délivrer la marchandise. Mes compliments messieurs à vous et à tous vos assistants !
Le Venezuela, depuis des années, offrait le financement pour ce chantier qui a coûté plus cher que prévu. De Hugo Chavez, dont les installations portent le nom, à Nicolas Maduro, la République bolivarienne du Venezuela est restée fidèle, de René Préval à Michel Martelly, à Haïti, à ses engagements. Que les dirigeants et le peuple vénézuéliens en soient remerciés pour ce prêt.
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, les Américains ont été décisifs dans le succès de l’inauguration du jour. Un aéroport moderne au Cap-Haïtien est le fruit de leurs efforts aussi. Pour que la piste de l’aéroport soit de 2652 mètres, il a fallu que la secrétaire d’Etat Hillary Clinton pèse de tout son poids et impose sa venue au Cap-Haïtien dans son Boeing. Pour que le terminal soit prêt, c’est American Airlines qui a imposé le calendrier en commençant à vendre les billets pour un vol vers le Cap-Haïtien pour le 2 octobre 2014.
Mme Clinton voulait venir, avec John Kerry, entre autres, inaugurer le Parc industriel de Caracol et vendre la région Nord dans la stratégie américaine de pousser Haïti à avoir un point de développement autre que la région métropolitaine. La American a voulu couper l’herbe sous les pieds des autres compagnies. Tout cela est de bonne guerre. Déjà la compagnie Delta, qui doutait du potentiel du grand Nord haïtien, veut opérer un vol Atlanta-Cap-Haïtien.
Quand le potentiel est là, les entreprises suivent.
Après le voyage, les discours, l’inauguration et le bain de foule mérité du président Martelly, il faut que les équipes du secteur privé et de l’Etat haïtien se remettent vite au travail. Il n’y a pas assez de lauriers dans cette affaire d’aéroport pour s’offrir un coussin et s’y reposer. Le transport aérien est un des aspects de la modernisation et du développement, la ville du Cap, la région Nord doivent se mettre en mode démultiplié pour combler les retards et dépoussiérer leurs atouts charmes.
Au terminal D31 de l’aéroport de Miami, l’écran affichant le vol ne pouvait pas indiquer les conditions climatiques au Cap-Haïtien. Un détail. Mais un détail significatif du chemin, du long chemin qu’il nous reste à parcourir.
Comme l’a dit un journaliste sur Twitter jeudi soir : « American Airlines a des vols vers le Cap-Haïtien ! C’est une bonne chose ! Mais la présence de American Airlines ne va pas développer le Nord pour autant. Sinon, Port-au-Prince le serait déjà !!!
C’est bien dit.
Allez mesdames et messieurs les autorités, mesdames et messieurs du secteur privé, au travail !!!
Le plus dur reste à faire. Transformer l’événement du jour en développement durable pour toute une région.

Frantz Duval duval@lenouvelliste.com Twitter :@Frantzduval


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