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Mario Andrésol se jette à fond dans l’arène

vendredi 7 août 2015

Comme d’autres candidats à la présidence, Mario Andrésol, ex-directeur général de la PNH, a partagé ce jeudi sa vision de l’avenir du pays mais a surtout insisté sur la nécessité de renverser la vapeur après plus de deux siècles de mauvaise gouvernance qui ont précipité la descente aux enfers d’Haïti.

Avec, à ses côtés, sa femme Monette, Mario Andrésol égrène un à un les maux qui rongent le pays depuis plus de deux siècles. Le tableau qu’il dépeint est, sans surprise, sombre. De 1986 à nos jours, « ce sont les visages qui ont changé mais rien de plus ». « La division, la lutte pour le pouvoir, la course effrénée à l’argent facile, l’injustice… nous ont toujours empêché de travailler ensemble pour le bien de la collectivité. » Comme beaucoup d’autres prétendants à la présidence, Andrésol, en se jetant dans le marigot politique haïtien, veut casser « le cours de ce cercle vicieux » pour enfin « mettre Haïti sur ses rails ». Pour « rompre avec ces pratiques », Mario Andrésol, 55 ans, formé à l’Académie militaire, croit être un leader enclin à travailler à la mise en symbiose des énergies, des compétences, toutes tendances confondues, pour « sauver Haïti ». Il estime que le « moment est venu pour nous redéfinir en tant que nation, pour nous unir afin de réaliser deux grands congrès nationaux ». Cela nous permettra, soutient-il, de passer d’une démocratie de façade à une démocratie réelle et pratique dans l’intérêt de chaque fils d’Haïti. Le pays a « besoin de la stabilité, de la sécurité et de l’ordre ». « Peyi a pral gen lòd », martèle-t-il, depuis son bureau de campagne à Pétion-Ville, avant d’ajouter : « Politik la gen yon lòt jan li pral fèt. » Témoin privilégié de tous les événements qui ont précipité davantage la descente aux enfers du pays pendant ces trente dernières années, Mario Andrésol a servi son pays tantôt comme donneur d’ordres, tantôt comme receveur d’ordres. « J’ai observé. J’ai compris. J’ai appris. J’ai protégé. J’ai grandi […] », a-t-il dit dans une anaphore dont il semble avoir le secret. Aujourd’hui, il lorgne la présidence d’Haïti, le pays le plus pauvre du continent américain. Conscient que le pays est en proie à des difficultés de toute sorte, Mario Andrésol, comme beaucoup d’autres avant lui, indique, entre autres, qu’il va lutter contre le chômage et la faim, travailler à l’intégration des femmes, à la transformation du système éducatif, au renforcement institutionnel et à la sécurité nationale. Parce qu’il a recueilli plus de 150 000 signatures, il est le seul prétendant à la magistrature suprême de l’État à pouvoir s’inscrire comme candidat indépendant. Mario Andrésol s’en enorgueillit. « Ce choix, je l’ai fait parce que je constate que les régimes politiques de droite comme de gauche ont échoué et je choisis, en conséquence, de rester au milieu. » À ses yeux, lui qui se réclame du « centre », il faut qu’il y ait « une révolution dans la vie politique en Haïti ». Pour y parvenir, Mario Andrésol met l’accent sur un concept, pour le répéter, souvent relégué au second plan en politique, qui n’est autre que « la déontologie ». « Dans ma position d’indépendance, il me sera plus facile d’engager des consensus, a enchaîné Andrésol. Lesquels nous permettront de construire une autre société, de rechercher une autre cohésion sociale dans une démocratie transparente où les élus ne pourront pas violer la Constitution. » L’ex-directeur de la PNH, qui se targue de sa bonne gestion au cours de ses sept ans à la tête de celle-ci, promet de s’atteler à la construction d’une démocratie où les élus seront responsables à l’égard de leurs électeurs, où la vie politique sera fondée sur la culture de la responsabilité. « Il est inacceptable que le vol, le viol, le kidnapping s’érigent en principes pour exister, vivre et diriger un pays », tonne Marion Andrésol sous les hourras de plusieurs dizaines de sympathisants. Quoique la campagne électorale pour la présidentielle ne débute pas encore, des candidats fourbissent déjà leurs armes, sortent les grandes manœuvres et multiplient leurs stratégies parce qu’il faut qu’on soit présent dans l’opinion publique. Comme aujourd’hui, Mario Andresol qui, se servant du prétexte de l’inauguration de son bureau de campagne, a partagé sa vision du pays, sa vision de l’avenir et ses projets qui ne constituent pour l’heure qu’un catalogue de bonnes intentions tant qu’il ne soit pas au pied du mur.

Juno Jean Baptiste jjeanbaptiste@lenouvelliste.com


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