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Manigat délivre les premiers permis provisoires d’enseigner

vendredi 28 novembre 2014

Le Nouvelliste |

Toujours dans le cadre des douze mesures du MENFP pour « refonder le système éducatif », plus d’une cinquantaine de directeurs de lycées, issus des départements de l’Artibonite, du Centre et du Nord-Ouest, ont reçu chacun, jeudi, symboliquement, leur Permis provisoire d’enseigner (PPE) à l’hôtel le Village d’Ennery en marge de l’ouverture de la deuxième cohorte de formation continue destinée à ceux qui tiennent les rênes des écoles publiques de la République.

« Plus de la moitié des 203 directeurs de lycée du pays sont actuellement dans un processus de formation continue », a déclaré le ministre de l’Éducation nationale, Nesmy Manigat. Puisqu’il faut coûte que coûte « sortir de l’école de l’échec », puisque ce « système grippe depuis plusieurs décennies », Manigat a appelé, comme une rengaine, à une confluence des acteurs pour changer la donne. « Le travail entamé depuis quelque temps qui devra aboutir à l’éducation de qualité pour le bien du pays, le bonheur des générations futures, n’est pas uniquement celui du gouvernement, encore moins celui du MENFP. Mais c’est aussi le travail des enseignants, des parents… »

Les directeurs de lycée constituent des pions importants dans le système éducatif. Pendant que les directeurs de lycée des départements de l’Ouest et du Sud-Est sont encore en formation à Jacmel, ceux des départements de l’Artibonite, du Centre et du Nord-Ouest viennent débuter leur séminaire de formation qui s’étendra sur neuf semaines. La gestion financière, la pédagogie et le leadership sont entre autres des thématiques qui seront abordées avec eux. « C’est une nécessité de former les directeurs d’école si l’on veut réellement remodeler le système éducatif », justifie Paul Emmanuel Laurent, directeur départemental d’Éducation de l’Artibonite. Selon l’enseignant, il est une obligation pour les directeurs de « répliquer dans leurs écoles respectives ce qu’ils auront appris ici pour qu’enfin celles-ci puissent devenir des centres d’enseignement de référence ». « Il ne fait pas de doute qu’ils vont rentrer chez eux avec de meilleures dispositions dans la perspective de mieux gérer leurs établissements. »

Il y aura des évaluations tout le long de la formation. « Celle-ci aura lieu tant en Haïti qu’à l’étranger », a dit Nesmy Manigat. Mais, s’empresse-t-il de souligner, seuls les plus performants, les plus méritants iront dans d’autres pays pour s’outiller davantage. Pour les désigner, il y aura constamment des évaluations jusqu’à la clôture des assises. Soulignant que les résultats attendus par le MENFP seront vraiment palpables dans les vingt-cinq ans à venir, l’économiste indique que quatre directeurs de lycée vont partir en Martinique dans le cadre d’un voyage d’études en marge de la 1ère cohorte de formation à Jacmel.

Toujours dans la lignée des douze mesures que le président de la République avait qualifiées d’ « historiques », de « courageuses », le titulaire du MENFP a annoncé pour bientôt la distribution de 191 000 Permis provisoire d’enseigner (PPE) à tous les enseignants déjà recensés. « Ces PPE vont les habiliter à enseigner durant les deux prochaines années simultanément pendant lesquelles ils seront astreints à une formation continue », a-t-il précisé avant de remettre symboliquement des PPE aux directeurs de lycée présents. Nesmy Manigat n’en finit pas de chercher à imposer sa marque. Il a annoncé pour la semaine prochaine l’installation de la « commission nationale pour la réforme du curriculum », ce pour « remodeler l’ingénierie de toute l’école haïtienne ».

« Nous avons besoin d’une nouvelle génération de directeurs de lycée mieux équipés, remotivés, pour la refondation du système éducatif », a-t-il insisté. Pour que les directeurs de lycée soient au diapason des NTIC, des ordinateurs portables et des tablettes surtab leur ont été offerts. « Les laptops seront la propriété de la direction des lycées et les Surtab, propriété privée des directeurs. On a besoin des directeurs qui sont à même de manœuvrer les NTIC. »

Quant à la menace de grève brandie par le syndicat d’enseignant UNNOEH en janvier 2015 si le MENFP ne rémunère pas les correcteurs et les surveillants des examens officiels, Manigat révèle qu’il va sous peu avoir une rencontre avec eux pour anticiper un tel cas de figure aux conséquences traditionnellement néfastes pour les écoles publiques. « Parler n’est jamais trop », a-t-il résumé au cours du lancement du séminaire de formation. Lequel devrait permettre aux écoles publiques d’être plus performantes dans le long terme, comme l’a laissé entendre Paul Germain Saint-Pierre, directeur du lycée de Terre-Neuve.

AUTEUR

Juno Jean Baptiste

jjeanbaptiste@lenouvelliste.com


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