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Les courriels d’Hillary Clinton : les faits, et les questions

dimanche 16 août 2015

La polémique sur l’usage par Hillary Clinton d’une boîte email privée lorsqu’elle était secrétaire d’Etat continue de polluer sa campagne pour l’élection présidentielle 2016.

Cette semaine, Hillary Clinton a dû accepter de fournir au FBI un accès au serveur privé qui héberge ses emails, après des mois de résistance.

Voici un résumé de ce que l’on sait, et des questions qui se posent toujours dans cette affaire.

Les faits établis

Hillary Clinton a envoyé et reçu 62.320 courriels pendant ses 4 ans comme secrétaire d’Etat, de 2009 à 2013, depuis une boîte email privée. Elle a expliqué avoir utilisé ce type de boîte email, plutôt qu’une adresse gouvernementale officielle, par "commodité".

A la demande du département d’Etat, elle avait restitué pour archivage les emails qu’elle considère comme officiels : 30.490, pour être exact.

Hillary Clinton considère que les 31.830 restants sont des archives personnelles. Elle a indiqué que le serveur de sa messagerie avait été vidé après la fourniture d’une copie papier de ces emails officiels.

Le département d’Etat est en train de revoir tous les emails officiels de Mme Clinton. Il en a déjà publié 3.500, et doit tous les avoir publiés d’ici janvier 2016.

Informations classifiées ?

"Je suis convaincue que je n’ai jamais envoyé ou reçu aucune information qui était classifiée au moment de son envoi ou de sa réception", a déclaré Hillary Clinton le 25 juillet.

Les enquêteurs on récemment trouvé quatre emails qui contenait des informations classifiées. Mardi, l’inspecteur général du renseignement américain, Charles McCullough, a indiqué au Congrès que deux de ces emails contenaient des informations "Top secret".

Il n’est pas impossible que d’autres informations puissent être trouvées, puisque seul un petit échantillon des 30.490 emails officiels a été étudié.

Enquête

Le New York Times a révélé en juillet que l’inspecteur général du renseignement avait saisi le FBI. Le quotidien a d’abord évoqué une saisine "criminelle", avant de se corriger et d’évoquer une saisine "de sécurité". Du pain béni pour les concurrents républicains de Clinton, qui n’ont cessé depuis de pilonner sur les potentielles activités criminelles de la candidate démocrate.

Dans un long communiqué explicatif, la directrice de la communication d’Hillary Clinton a souligné qu’il n’y avait "absolument aucune enquête criminelle" en la matière.

L’enquête du FBI est centrée sur la sécurité des emails, pas sur Mme Clinton, insistent les défenseurs de la candidate démocrate.

Le porte-parole du département d’Etat, John Kirby, a estimé mardi que les courriels contenant des informations "top secret" évoqués par l’inspecteur général du renseignement étaient des documents qui circulaient sur des "systèmes non classifiés" du ministère, et qui avaient été "repoussés" ensuite vers la messagerie de Mme Clinton.

Ce que révèlent les informations publiées

Les 3.577 emails publiés à ce jour lèvent un coin du voile sur le fonctionnement de la "machine Clinton", réputée pour son efficacité. La plupart d’entre eux traitent de questions banales de personnel ou sont des articles de presse portés à l’attention de la secrétaire. Plusieurs pages de ces documents ont été largement expurgées.

Les emails révèlent notamment que Sydney Blumenthal, un ami et confident de longue date d’Hillary Clinton, conseillait régulièrement la secrétaire d’Etat, notamment sur la Libye, alors même qu’il n’avait aucun rôle gouvernemental officiel.

Moins de 10% des emails publiés sont liés à l’affaire de Benghazi et aux commentaires de Mme Clinton sur cette attaque du 11 septembre 2012 qui a tué 4 Américains, dont l’ambassadeur.

Ils montrent peu d’inquiétude sur la qualification de "spontanée" de l’attaque par Susan Rice, à l’époque représentante des Etats-Unis aux Nations unies. Ce qualificatif controversé avait été considéré par les Républicains comme une tentative de minimiser la portée de l’évènement.

Un courriel du 24 avril 2011, quelques mois avant l’attaque, avertit toutefois Mme Clinton que selon des informations locales, les hôtels de Benghazi sont des cibles potentielles d’attaque.

Piratage ?

Le gouverneur du Wisconsin Scott Walker, candidat à l’investiture républicaine, a estimé que les Chinois et les Russes en savaient peut-être plus sur les emails de Mme Clinton que le Congrès.

"Et cela fait peser un risque sur notre sécurité nationale", a-t-il souligné. Faux, réplique l’équipe Clinton, qui indique qu’il n’y a "aucune indication qu’il y ait jamais eu une intrusion" dans la messagerie ou son serveur.


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