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Le choix difficile du Premier ministre

samedi 20 décembre 2014

Les recommandations de la Commission consultative vont bon train avec la démission, jeudi, des neuf membres du Conseil électoral provisoire et la libération, vendredi, des frères Florestal. Le choix du nouveau Premier ministre se fait encore attendre, en raison de la multiplication des rencontres réalisées par le président de la République toute cette semaine afin d’esquisser le profil du successeur de Laurent Lamothe. Ministres, anciens Premiers ministres, chefs de partis, hommes d’affaires et proches du chef de l’Etat sont la plupart des noms qui font la une de l’actualité dans cette conjoncture fragilisée par les manifestations de rue.

Après avoir dialogué avec les présidents des deux chambres, lundi, sur les recommandations de la Consultative, Michel Martelly doit, cette fois-ci, entrer en consultation avec les présidents du Sénat et de la Chambre des députés sur le choix du nouveau Premier ministre. Malgré la gravité de la crise avec la poursuite de la mobilisation de la Table de concertation de l’opposition, le chef de l’Etat dispose encore de la capacité à choisir un nouveau Premier ministre susceptible de faire l’unanimité au sein des différentes forces politiques présentes sur le terrain avant de connaître son sort au Parlement. Tenant compte de l’urgence de résoudre la crise conformément aux recommandations de la Consultative, Michel Martelly a tout intérêt à agir vite pour empêcher que se profile à l’horizon le spectre du deuxième lundi de janvier 2015.

A la Chambre basse, avec le support du parti majoritaire et des alliés, le président de la République peut probablement espérer la ratification du choix du nouveau Premier ministre. Au Sénat, les vieux démons de la prorogation du mandat des parlementaires vont resurgir. Ceux qui sont contre le vide institutionnel, à partir du deuxième lundi de janvier 2015, vont discuter de ce dossier avec le Premier ministre désigné. A ce niveau, il ne sera pas facile pour le président de la République d’obtenir gain de cause. Il lui faudra davantage de négociations pour trouver un consensus sur ce dossier. En aucun cas l’équipe au pouvoir ne devrait tenter de rééditer l’expérience du constat de la caducité du mandat du Parlement en janvier 1999 pour former le gouvernement. Les recommandations de la Commission consultative constituent la meilleure alternative de sortie de crise face à la situation actuelle.

La conception d’un gouvernement de consensus, tel que prévu par les recommandations de la Consultative, ne va constituer aucune entrave au président de la République. La cohabitation avec des personnalités de différents partis politiques va, au contraire, permettre au chef de l’Etat d’avoir un certain répit pour le temps qui lui reste à courir. L’ambiance électorale sera au rendez-vous dans les prochaines semaines qui suivent l’investiture du nouveau gouvernement.

En tout état de cause, l’avenir du processus dépend de la clairvoyance du président à choisir un Premier ministre ouvert à tous les secteurs. Si son choix reflète les préoccupations de la conjoncture, ses farouches adversaires au Sénat ne pourront pas bloquer la marche de l’histoire.

Lemoine Bonneau
lbonneau@lenouvelliste.com

AUTEUR


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