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L’auberge du Mont St-Jean, incontournable étape à La Vallée de Jacmel

dimanche 16 novembre 2014

Le Nouvelliste/

Juchée à quelque 800 mètres d’altitude, l’Auberge du Mont St-Jean flirte avec les nuages ce samedi matin de novembre. Sur la terrasse arrière qui surplombe une falaise, deux clients prennent tranquillement le petit déjeuner, à l’ombre de grands pins et savourent comme un dessert une vue imprenable sur monts et vallées.

Les perspectives ne manquent pas ici. Sur la façade ouest de l’auberge, l’agronome Henrick Nicolas, guide d’un instant, habitué de cet environnement bucolique, pointe à l’horizon les ruines du fort Blockhaus pour quatre yeux étonnés par cette nature pittoresque. Un ruissellement ininterrompu et une petite piscine en contrebas. Le temps semble s’arrêter pour une matinée à la salle de séjour. La décoration de style rustique, des chaises en forme de tonneau et des pierres tout autour, on dirait une cave à vin, une forteresse.
Dehors, l’air frais remplit les poumons, la brise calme pousse les plus frileux à enrouler un foulard autour du cou.
A la rue Ridoré, quelques personnes hâtent le pas. Ils sont sur leur trente-et-un, d’autres, comme Willy Payen, propriétaire de l’Auberge du Mont-St-Jean, ont sorti chapeaux et habits du dimanche pour participer à l’inauguration de l’hôtel communal. L’agronome Nicolas endosse sa casquette de directeur de projet de la Fondation panaméricaine de développement pour se rendre à cette cérémonie. « La fondation avait mis en œuvre 24 projets communautaires répartis dans 3 sections à La Vallée et la reconstruction de la mairie à travers un projet de l’Etat haïtien dénommé PRODEPEP, financé par la Banque mondiale », confie-t-il, chemise bleue, le crâne dégarni par les ans, debout parmi la foule massée devant le bâtiment flambant neuf qui transpire l’eau bénite aspergée par le père Guy Domond.
Le climat à la Vallée de Jacmel est quasi tempéré. Dans le temps, on faisait pousser à profusion la mandarine, la pomme de terre, mais les paysans semblent avoir abandonné la terre. Et cohabitent graduellement dans cet environnement onirique des maisonnettes typiques des campagnes haïtiennes et des constructions modernes et de villégiature. Les diasporas reviennent ou font acte de possession…
L’Auberge du Mont St-Jean fond dans le décor. « L’envie de recevoir des amis ou quiconque visiterait notre belle région m’a poussé à bâtir mon établissement. Je n’ai pas attendu l’aménagement de la route, j’ai pris les devants », confie fièrement Willy Payen. C’est un endroit agréable convenable pour la retraite », renchérit-il comme pour lancer une invitation.
Situé entre Jacmel et Bainet, la Vallée invite à voir le gouffre Séjourné, le plus profond des Antilles (167 mètres de profondeur). Elle invite à admirer les chutes du bassin l’Etang, à plonger dans les eaux émeraude de Bassin-bleu situé à mis chemin entre Jacmel et La Vallée. Les mystiques et les braves peuvent visiter l’habitation Lamothe et/ou pactiser avec le redoutable Bonne Santé. Elle devient beaucoup plus accessible. Un pont prend forme sur la rivière Gauche. La route est carrossable et est asphaltée sur un long tronçon. Elle offre tout au long de l’ascension des clichés de cartes postales, une terre rouge bauxite, des vues à couper le souffle, des sourires d’enfants en uniforme, un pied à terre sympathique et l’envie de prendre racine…tout simplement.

AUTEUR

Nathalie Cardichon


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