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Crise électorale/Présidentielle

Jovenel Moïse en campagne, Jude Célestin mobilise la rue -

samedi 5 décembre 2015

Si l’on s’en tient au calendrier électoral du Conseil électoral de Pierre-Louis Opont, nous sommes ce samedi 5 décembre à jour J-22 du second tour de la présidentielle. Le candidat du pouvoir, Jovenel Moïse, entend profiter pleinement de cette période pour faire campagne. Mais si l’on s’en tient à la position du groupe des huit candidats à la présidence, il n’y a encore aucune date retenue pour le second tour. Jude Célestin est en mode mobilisation. Ce samedi, Jovenel Moïse a des rencontres dans les communes de Gressier, Léogâne et Petit-Goâve dans le cadre de sa campagne électorale. Parallèlement, pour cette même journée du samedi 5 octobre, si vous avez besoin de Jude Célestin vous le trouverez, probablement, dans les rues de Port-au-Prince à manifester aux côtés des autres membres du G-8 et de Famni Lavalas pour exiger, entre autres, la formation de la commission d’enquête indépendante et l’exclusion de PHTK dans le processus électoral pour son implication présumée dans des cas de fraudes lors des élections du 25 octobre. Jovenel Moïse réclame des corrections dans le processus, des séances de formation et simulation pour les membres des bureaux de vote et les agents au Centre de tabulation avant le 27 décembre, entre autres. « Pour nous autres, c’est la mobilisation », a déclaré à Le Nouvelliste Anacacis Jean-Hector, le coordonnateur de Lapeh, le parti de Jude Célestin. « Nous continuons d’exiger la formation de la commission d’enquête indépendante, l’application du décret électoral contre le PHTK », a demandé l’ex-sénateur. Anacacis Jean-Hector s’en est pris vertement à l’ambassadeur Peter Mulrean qui a déclaré jeudi soir : « Les représentants du peuple devraient être élus dans un processus crédible et non pas choisis dans la rue. » Selon le responsable de Lapeh, Kenneth H. Merten, ex-ambassadeur des USA à Port-au-Prince et actuel coordonnateur du bureau Haïti au Département d’État américain, est responsable de la situation actuelle du pays. C’est lui qui a mis Martelly au pouvoir, a-t-il dit. Pour Anacacis Jean-Hector, les élections ne peuvent pas avoir lieu le 27 décembre. Il n’a aucun problème à ce que Michel Martelly laisse le pouvoir le 14 mai 2016. « Mais on doit exclure les fraudeurs comme on l’avait fait en 2010, a-t-il dit. Nous voulons des élections qui conduiront à la stabilité du pays ». « Ces élections doivent se réaliser avec un CEP et un gouvernement qui inspirent confiance avec lesquels le peuple pourra choisir ses élus », a exigé l’ex-sénateur. La solution à la crise, a dit Anacacis Jean-Hector, ne viendra pas de Washington ni « dans la valise de Kenneth H. Merten qui nous impose quelqu’un. » « Si, le 7 février, on met Jovenel Moïse au pouvoir, nous autres, on installera Jude Célestin comme président de la République. S’il n’est pas d’accord, comme Moïse Jean-Charles est le poursuivant on l’installera », a déclaré le leader politique. Par ailleurs, Anacacis Jean-Hector a déclaré que ni Jude Célestin ni le groupe des huit ne comptent rencontrer la commission gouvernementale que dirige le Premier ministre Évans Paul. « Nous n’avons aucune confiance dans ces gens », a-t-il fulminé. La commission gouvernementale, composée de plusieurs ministres et des proches du chef de l’État, a déjà rencontré le Forum du secteur privé, les représentants du secteur des droits humains, les associations de patrons de presse et de journalistes. Le président de cette structure, Évans Paul, avait indiqué à Le Nouvelliste mardi dernier qu’il était prêt à rencontrer le candidat Jude Célestin, qualifié pour le second tour. « Nous reconnaissons le droit qu’a M. Célestin de se faire accompagner des autres personnes qui militent avec lui… » Anacacis Jean-Hector, interrogé par Le Nouvelliste vendredi, n’était pas en mesure de dire si la commission avait invité formellement Jude Célestin et le G-8. Un proche de Jovenel Moïse a confié au journal que la commission gouvernementale n’a pas encore invité le candidat du PHTK à le rencontrer.
- Robenson Geffrard rgeffrard@lenouvelliste.com


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