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Jérusalem : Netanyahu "déclare la guerre" aux lanceurs de pierres

mercredi 16 septembre 2015

Après trois jours de violences sur le site très sensible de l’esplanade des Mosquées à Jérusalem, le Premier ministre israélien veut mettre un terme aux violences.
Source AFP

Nous déclarons la guerre aux lanceurs de pierres et d’engins incendiaires", a lancé M. Netanyahu sur les lieux où un Israélien de 65 ans, Alexander Levlovitz, s’est tué en perdant le contrôle de son véhicule dans la nuit de dimanche à lundi, apparemment à la suite de jets de pierres. Des centaines de personnes ont participé en soirée aux funérailles de la victime.

Le président palestinien Mahmoud Abbas l’a accusé en retour de "mener une guerre féroce et implacable à Jérusalem". Jérusalem, dont la partie orientale et palestinienne est occupée et annexée par Israël, est le théâtre depuis des mois de violences entre Israéliens et Palestiniens.

Mais les derniers affrontements frappent davantage les esprits en raison du caractère explosif du lieu, vénéré par les musulmans et les juifs, et de l’enjeu religieux et international. Pour les Palestiniens, ce lieu est en effet une sorte de bastion ultime de leur identité.

Un calme précaire

M. Netanyahu souhaite un renforcement de l’arsenal répressif contre ceux qui lancent des pierres, des engins incendiaires, des pétards ou des bombes artisanales sur des policiers et les civils.

Le gouvernement va ainsi se pencher sur de nouvelles règles commandant l’ouverture du feu par les membres des forces de sécurité. Il va examiner des peines minimales contre les lanceurs de pierres ou de cocktails Molotov, et de lourdes amendes contre les mineurs (que sont souvent les lanceurs de pierres) mais aussi leurs parents. "Les pierres tuent et nous voulons qu’une personne arrêtée pour en avoir jeté soit considérée comme quelqu’un ayant en main une arme mortelle", a dit la ministre de la Justice Ayelet Shaked sur la radio militaire.

La fin des festivités du Nouvel an juif mardi soir semble avoir ramené un calme relatif sur l’esplanade et ses environs. La journée a cependant été émaillée par plusieurs incidents, comme des échauffourées entre policiers israéliens et gardiens sur le site.

Des tensions basées sur des rumeurs

Ailleurs à Jérusalem-Est, des Palestiniens ont lancé des pierres sur le tramway dans le quartier de Chouafat, selon la police. Et à Issawiya, des membres des forces de l’ordre ont tiré sur un Palestinien qui était sur le point, selon la police, de leur jeter une bombe incendiaire. Aucune information n’était disponible dans l’immédiat sur son état. Des groupes de juifs ont en outre fait le tour de l’esplanade sous très haute protection et sous les invectives de quelques musulmans.

En vertu des règles tacites qui régissent le site depuis 1967 ("statu quo"), les musulmans peuvent aller sur le site quand ils veulent, et les juifs seulement pour quelques heures, et pas pour prier. Mais pour Elisha, 31 ans, les juifs finiront "inévitablement" par pouvoir prier un jour sur l’esplanade.

Le maire de Jérusalem Nir Barkat a estimé à cet égard que les dernières tensions étaient le résultat de "rumeurs" qui circulent parmi les Palestiniens. "Les gens disent qu’Israël veut changer le statu quo (...) ce n’est pas vrai", a-t-il dit aux journalistes.

"Vive préoccupation" de François Hollande

M. Netanyahu, à la tête d’un gouvernement de droite dont certains membres ont ouvertement défendu le droit des juifs à prier sur ce site, a aussi réaffirmé n’avoir aucune intention de toucher au statu quo. Mais il a assuré "qu’on ne laissera pas les émeutiers empêcher les juifs de visiter le mont du Temple". A l’étranger, le président français François Hollande a exprimé sa "vive préoccupation" devant la recrudescence des affrontements.

Alors que le conflit israélo-palestinien ne semble offrir aucune perspective de règlement, l’une des figures récentes de la lutte palestinienne, Mohammed Allan, a été remis mercredi en détention sans inculpation après avoir obtenu en août la levée de ce régime d’emprisonnement controversé au prix d’une grève de la faim qui a failli lui coûter la vie.

M. Allan, présenté comme l’un des siens par le Djihad islamique, organisation considérée comme terroriste par Israël, a aussitôt repris sa grève de la faim, selon son avocat.


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