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Hillary Clinton sur la défensive à cause de ses emails

mardi 10 mars 2015

Hillary Clinton, candidate probable à la Maison Blanche en 2016, a dit mardi regretter de n’avoir jamais utilisé de messagerie officielle lorsqu’elle était secrétaire d’Etat, mais elle a assuré n’avoir rien fait d’illégal, sans parvenir à calmer une polémique grandissante.

Après plus d’une semaine de silence, Hillary Clinton a fait face à des dizaines de journalistes mardi après un discours sur les droits des femmes aux Nations unies, à New York, dans le but de mettre fin à une controverse qui fait tanguer ce qui pourrait devenir, dans les prochains mois, sa seconde candidature à la présidentielle.

Pourquoi a-t-elle choisi, à sa nomination par Barack Obama en 2009, d’utiliser son propre serveur d’emails, au nom de domaine @clintonemail.com, plutôt qu’une adresse officielle en .gov ?

"Je pensais qu’il serait plus simple d’avoir sur moi un seul appareil plutôt que deux pour le travail et pour mes emails personnels", a dit Hillary Clinton, avant de convenir : "avec le recul, il aurait probablement été plus intelligent d’avoir eu deux appareils".

"Mais je suis absolument convaincue que tout ce qui pouvait avoir trait au travail est désormais en possession du département d’Etat", a-t-elle ajouté.

A la demande du département d’Etat, à la fin de l’été 2014, ses avocats ont fait le tri des quelque 60.000 messages accumulés sur son serveur, installé physiquement dans sa maison de l’Etat de New York, "gardée par le Secret Service".

Environ la moitié, soit 30.000, étaient liés à ses responsabilités officielles et ont été transmis, pour archivage, au département d’Etat, à la fin de l’année dernière.

Ces messages, qui représentent environ 55.000 pages imprimées, ont vocation à être publiés sur internet par le département d’Etat après avoir été passés en revue pour expurger toute information confidentielle ou sensible, un processus qui devrait durer plusieurs mois, a précisé la porte-parole de la diplomatie, Jennifer Psaki.

"J’ai pris la décision sans précédent de dire, allez-y, rendez-les publics pour que les gens puissent les voir", a dit Hillary Clinton mardi, qui a martelé : "les lois et règlements en vigueur lorsque j’étais secrétaire d’Etat m’autorisaient à utiliser mon email pour le travail".

- Emails personnels effacés -

La loi américaine dispose que les responsables gouvernementaux sont responsables de la préservation de toute communication professionnelle, et c’est l’argument utilisé par Hillary Clinton. Mais elle n’a pas expliqué pourquoi elle avait attendu la fin de 2014, soit près de deux ans après son départ de l’administration, pour communiquer ses messages.

Selon le New York Times, qui a révélé l’affaire la semaine dernière, c’est une requête des républicains du Congrès au département d’Etat qui a démarré le processus, à l’été 2014.

"Mme Clinton n’a pas remis ses emails par bonté de coeur, elle a été forcée de le faire par la supervision intelligente, déterminée et efficace de la commission de la Chambre sur Benghazi", a renchéri le porte-parole du président républicain de la Chambre des représentants, Michael Steel.

Cette commission, créée par les républicains non sans arrière-pensées politiques, enquête sur les attaques de Benghazi, en Libye en septembre 2012, lors desquelles quatre Américains dont l’ambassadeur ont été tués. Hillary Clinton dirigeait la diplomatie à l’époque.

A l’aube d’une nouvelle campagne présidentielle, les républicains ont saisi l’affaire pour dénoncer le supposé attachement au secret du couple Clinton, a fortiori de l’archi-favorite de l’investiture démocrate.

Ils ont lancé une virulente offensive politique pour réclamer l’examen, par un tiers indépendant, du serveur d’Hillary Clinton pour vérifier qu’aucun email important - ou gênant - n’avait été effacé.

La démocrate a rejeté cette option, et assuré que les seuls emails effacés étaient d’ordre personnel : le mariage de sa fille, l’enterrement de sa mère, ses cours de yoga, ses vacances... Au total, environ 30.000 emails personnels auraient ainsi été supprimés.

Elle a aussi affirmé que la sécurité du serveur n’avait jamais été compromise et que, dans tous les cas, aucun message classifié n’avait été échangé.

Les républicains devraient cependant continuer leur assaut. Dans la foulée de la conférence de presse, le président de la commission Benghazi, Trey Gowdy, a annoncé qu’il convoquerait deux fois Hillary Clinton à la Chambre.

10/03/2015 21:51:25 - New York (AFP) - Par Carole Landry et Ivan Couronne à Washington - © 2015 AFP


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