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High-tech et Ebola : qu’en pensent les ONG ?

vendredi 7 novembre 2014

VIDÉO. Les initiatives utilisant les technologies de pointe pour terrasser le virus mortel se multiplient. Les ONG peuvent-elles en tirer parti sur le terrain ? L’Unicef répond à #Tech24.

Par Guillaume Grallet

Utilisera-t-on un jour des drones pour surveiller et contrer Ebola ? Pas une journée sans qu’un géant du high-tech s’empare d’Ebola. Mark Zuckerberg a ainsi annoncé le don de 25 millions de dollars pour combattre l’épidémie d’Ebola. "Le virus se répand très rapidement et certains prédisent qu’il pourrait contaminer 1 million de personnes, voire plus, d’ici quelques mois si rien n’est fait pour le combattre", a expliqué le créateur de Facebook, qui souhaite que cet argent permette de "créer des centres de soins, former du personnel, identifier les malades". "Nous espérons que cela aidera à sauver des vies et à maîtriser cette épidémie", ajoute le numéro un de Facebook, qui, avec Bill Gates, a donné plus d’argent pour contrer le fléau que la Chine et l’Inde réunies. La guerre contre Ebola passionne aussi l’ex-spécialiste en pellicules photo Fujifilm, qui développe en ce moment un traitement.

Les initiatives utilisant les technologies de pointe ou celles du quotidien se multiplient donc pour combattre Ebola. C’est le cas par exemple d’IBM qui met à disposition une forte capacité de calcul pour recueillir et analyser des données en Sierra Leone. De plus en plus, les données remontent du terrain, face à des applications du type de UReport, développée par l’Unicef en Ouganda pour recueillir les avis des personnes. Médecins sans frontières est également fortement mobilisée tout comme la Croix-Rouge, qui met en avant le système de remontée d’informations Ramp. Qu’en pensent justement les ONG ? Comment ces nouveaux outils peuvent-ils les aider sur le terrain ? Rémi Vallet, chef du service mécénat d’Unicef France, témoigne et apporte son expertise dans #Tech24, l’émission high-tech de France 24 dont Le Point.fr est partenaire dans la vidéo ci-dessus.

En attendant, voici quelques-unes des avancées technologiques les plus prometteuses à ce jour.

Détecter

Le CEA vient de valider un test de diagnostic rapide de la souche du virus actuellement présente en Afrique de l’Ouest mise au point au laboratoire de haute sécurité microbiologique P4 Jean Mérieux à Lyon. Baptisé "Ebola eZYSCREEN" et de la taille d’un briquet, il doit permettre de détecter, en moins de 10 minutes et à partir d’une goutte de sang, de plasma ou d’urine, la souche Ebola. La start-up Nanobiosym travaille de son côté sur Generadar, une plateforme d’identification nanotechnologique, qui, selon Anita Goel, doit permettre une identification à grande échelle.

Alerter

L’Organisation mondiale de la santé a récemment félicité le Nigeria dont elle a dit qu’il était presque "free of virus transmission". S’il reste toujours un danger de contamination, le fait d’avoir réussi à endiguer sa progression force l’admiration. La généralisation d’une application mobile mise au point sur place par l’ONG eHealth and Information Systems a raccourci le délai entre l’apparition des symptômes et la mise en alerte des équipes médicales, passant de 8 heures jusqu’ici à la quasi-instantanéité. L’ONG réfléchit à l’exporter en Sierra Leone, en Guinée ou encore au Liberia. Par ailleurs, le Français Cédric Moro a mis au point une carte participative et évolutive des cas déclarés, ce qui facilite la remontée d’informations, sur le modèle d’OpenStreetMap.

Équiper

Des technologies, c’est bien, pouvoir s’en servir, c’est mieux. C’est ce qui motive le don par le coréen LG de plus de 2 000 smartphones en Afrique. De même, Samsung, qui va envoyer 3 000 Galaxy S3 Neo aux hôpitaux situés en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia, en accord avec un programme de l’ONU baptisé Humanitarian Connectivity Project pour lutter contre Ebola.

Localiser

Du Big Data pour contrer Ebola ! Orange a ouvert les données anonymisées de 15 000 de ses abonnés au Sénégal et en Côte d’Ivoire à une ONG. Cela permet de localiser les zones à risque d’expansion des épidémies en s’appuyant sur les déplacements des populations. Il y a deux ans, un tel procédé avait permis de mesurer, et d’anticiper, la progression de la malaria au Kenya.

Nettoyer

Détruire toute trace du virus. Voici la mission du robot texan Little Moe qui s’avère être d’une efficacité redoutable. Il est capable de venir à bout de toutes les bactéries présentes dans une pièce en moins de dix minutes en utilisant les rayons ultraviolets émis par le xénon pour endommager l’ADN du virus. Aux États-Unis, 250 hôpitaux sont déjà équipés de ce robot, à qui ne manque que la capacité de se déplacer, un peu sur le modèle du robot nettoyant Roomba.

Certes, la technologie n’est pas encore parvenue, loin de là, à détruire totalement Ebola, mais elle a considérablement augmenté la vitesse de réaction de l’homme. Elle aura gagné lorsqu’elle sera capable de distribuer rapidement un vaccin accessible à tous.


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