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Génocide cambodgien : "Il faut que toute la vérité soit faite"

vendredi 17 avril 2015

Le Cambodge a discrètement commémoré la prise de la ville par les Khmers rouges il y a 40 ans. L’opposition demande justice pour toutes les victimes.

Le Cambodge a discrètement commémoré vendredi la prise de Phnom Penh par les Khmers rouges, il y a tout juste 40 ans, qui avait marqué le début d’un régime de terreur sur lequel l’opposition demande "que toute la vérité soit faite". "Nous devons demander justice pour toutes les victimes", a lancé le chef de l’opposition, Sam Rainsy, devant plusieurs centaines de Cambodgiens venus rendre hommage aux deux millions de morts du régime khmer rouge (1975-1979). "Si nous n’avons rien fait de mal, nous ne devons pas avoir peur que la vérité soit faite", a-t-il ajouté lors d’une cérémonie d’hommage organisée par son parti pour marquer les 40 ans de la chute de Phnom Penh aux mains des Khmers rouges, le 17 avril 1975.

Sam Rainsy s’est ensuite recueilli devant les crânes conservés au mémorial de Choeung Ek, le plus célèbre des "Killing Fields", charnier situé à la périphérie de Phnom Penh. Aucun représentant du gouvernement n’était présent et aucune commémoration officielle n’est prévue. Le Premier ministre, Hun Sen, lui-même un ancien Khmer rouge, critique la culture du souvenir du drame, au nom de l’unité nationale, et s’oppose ouvertement à tout nouveau procès. Un ancien cadre khmer rouge a été inculpé fin mars par le tribunal spécial de Phnom Penh, parrainé par l’ONU et chargé de juger les crimes de l’époque.

"Killing Fields"

Parmi la foule venue se recueillir aux "Killing Fields" vendredi figuraient de nombreux survivants des Khmers rouges, certains ayant vécu l’évacuation forcée de Phnom Penh, le 17 avril 1975. Il y a tout juste 40 ans, Phnom Penh tombait sans résistance, après cinq ans de guerre civile et de bombardements américains au Cambodge dans le cadre de la guerre du Vietnam. Les deux millions d’habitants évacuent la ville en urgence. Nombre d’entre eux meurent de fatigue sur la route.

Aujourd’hui, quelques anciens hauts dirigeants khmers rouges ont été jugés au tribunal spécial de Phnom Penh, à l’exception notable de Pol Pot, mort avant d’avoir pu être jugé. Nuon Chea, l’idéologue du régime ultra-maoïste, 88 ans, et le chef de l’État de l’ex-Kampuchéa démocratique, Khieu Samphan, 83 ans, ont été condamnés en août dernier à la prison à vie pour crimes contre l’humanité, notamment pour l’évacuation forcée de Phnom Penh.


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