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De quoi doit-on s’inquiéter ?

vendredi 24 octobre 2014

Ce jeudi a été riche d’une actualité chaude.
A Petit-Goâve, après des semaines et des semaines d’agitation, les opposants au cartel municipal en poste ont envahi et saccagé la mairie. Ce n’est qu’un épisode de plus sur la longue liste des troubles qui secouent la région des Palmes. Le gouvernement central n’arrive pas à proposer des solutions viables, les belligérants des deux camps ont, semble-t-il, de quoi alimenter leur haine et leurs conflits d’intérêts pendant longtemps encore.
Tout cela se passe sur fond de contrôle d’une ville avec en arrière-pensée les prochaines élections.
A Port-au-Prince, des élèves de différents lycées de la zone métropolitaine ont gagné les rues pour protester contre la mesure du ministère de l’Education nationale et de la Formation professionnelle d’écarter, pour cause de formation, les directeurs de 36 des 44 établissements publics de l’Ouest. Les élèves sont manipulés, clame-t-on.
Elèves, étudiants, grévistes, manifestants, protestataires de tout poil sont toujours manipulés. C’est leur lot. Ceci n’explique ni n’excuse.
A Pétion-Ville, la quatrième rencontre binationale a eu lieu. Ministres et hommes d’affaires haïtiens et dominicains ont réalisé un sprint. Qu’est-ce qui a été évacué de tous les problèmes qui tracassent les deux pays au cours de cette réunion au Kinam hôtel ? Quelles solutions pérennes les deux pays ont-ils eu le temps de trouver ? Quelle nouvelle faiblesse l’hôte a-t-il dévoilée ?
Le Nouvelliste, dans cette rubrique, l’a dit depuis mars 2012 : « Un nouveau maître s’installe ». Il se passe bien de choses sur l’île.
« Un nouveau maître s’installe dans la demeure de nos pères, et nous nous laissons faire en nous disant qu’au fond, celui-là ou un autre, quelle différence ? », disait l’édito de 2012.
Petit-Goâve et le spectre d’élections émaillées de violences, des élèves enflammés par de mauvaises causes, nos retards accumulés vis-à-vis de nos voisins, de quoi doit-on s’inquiéter le plus ?
De tout. De rien. De rien du tout, si vous ne croyez plus dans l’avenir ici.

Frantz Duval
duval@lenouvelliste.com


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