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Corée du Nord : Kim Jong-Un évoque la bombe H, Washington n’y croit pas

jeudi 10 décembre 2015

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un a laissé entendre que son pays avait mis au point une bombe à hydrogène, mais Washington a mis en doute jeudi la véracité de ses propos.

Les informations dont disposent les Etats-Unis permettent de mettre "sérieusement en doute" les allégations selon lesquelles Pyongyang disposerait de la bombe H, a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche Josh Earnest.

Si la Corée du Nord se dotait d’une telle bombe, cela représenterait une avancée importante dans son programme d’armements nucléaires.

La Corée du Nord est "un puissant Etat doté de l’arme nucléaire qui est prêt à faire exploser une bombe A et une bombe H afin de défendre sa souveraineté de manière fiable", a déclaré Kim Jong-Un récemment lors d’une tournée d’inspection dans un site militaire, dans des propos rapportés par l’agence de presse officielle KCNA.

Pyongyang a testé trois fois la bombe atomique A, qui utilise la fission nucléaire, en 2006, 2009 et 2013. Ces essais lui ont valu plusieurs volées de sanctions internationales.

Une bombe à hydrogène utilise, elle, la fusion et produit une explosion beaucoup plus puissante.

Un responsable du renseignement sud-coréen a qualifié les affirmations du numéro un nord-coréen de "rhétorique" à usage purement intérieur. "Nous ne disposons pas d’informations sur le fait que la Corée du Nord aurait mis au point la bombe H (...) et nous ne pensons pas que la Corée du Nord ait la technologie nécessaire à la production d’une bombe H", a dit ce responsable à l’agence sud-coréenne Yonghap.

En septembre cependant, l’Institut pour la science et la sécurité internationale (ISSI), dont le siège est à Washington, avait mis en garde contre ce qui semblait être une nouvelle "cellule chaude" en construction à Yongbyon, le principal complexe nucléaire de Corée du Nord.

Celle-ci pourrait servir à la séparation d’isotopes et à la production de tritium, avait estimé l’ISSI.

Le tritium est un des isotopes de l’hydrogène, et un des composants clés pour la fabrication de bombes thermonucléaires, dont la puissance est nettement supérieure à celle des bombes ne contenant que de l’uranium ou du plutonium.

Les deux premiers essais nucléaires nord-coréens avaient été réalisés avec des engins au plutonium. Le troisième incluait vraisemblablement - ce qui n’a pas été confirmé - de l’uranium.

La Chine, qui est le principal allié de Pyongyang, a pris acte des revendications de la Corée du Nord, sans se prononcer sur leur crédibilité.

La situation sur la péninsule coréenne est "toujours complexe et fragile", a dit à Pékin une porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hua Chunying.


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