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Combats et bataille de propagande à la frontière entre l’Ukraine et la Russie

vendredi 15 août 2014

La confusion régnait, vendredi 15 août, à la frontière entre l’Ukraine et la Russie, les deux pays se livrant une bataille de communication concentrée sur deux fronts : le sort du convoi humanitaire russe et l’incursion de véhicules armés russes en Ukraine au cours de la nuit.

Des journalistes du Guardian, de la BBC et du Telegraph ont aperçu des dizaines de véhicules de transport de troupes blindés, des camions à essence et d’autres véhicules logistiques portant des immatriculations militaires russes franchir la frontière, ce que l’OTAN et la Lituanie ont ensuite confirmé.

Le président ukrainien, Petro Porochenko, a dit que son armée avait « détruit » une grande partie de cette colonne dans la nuit. Il n’a cependant pas donné plus de détails, ou de preuves pour appuyer ses dires. « Les initiatives appropriées ont été prises et une partie [de la colonne] n’existe plus », a ajouté un porte-parole de l’armée, selon qui l’armée russe a procédé à des tirs d’artillerie depuis son territoire.

Alors que les deux camps multiplient les accusations, les ministres des affaires étrangères européens ont à nouveau mis en garde Moscou, affirmant que toute action militaire unilatérale sera considérée comme une « violation flagrante du droit international » avec de possibles nouvelles sanctions à la clé. La Russie s’est-elle dite « gravement préoccupée » par l’intensification des activités de l’OTAN à ses frontières.

La Grande-Bretagne, elle, a convoqué l’ambassadeur russe pour des explications, tandis que François Hollande a appelé à apaiser les « tensions très très vives » dans l’est de l’Ukraine. Pour tenter de contrôler une situation qui menace de dégénérer, une rencontre aura lieu, dimanche à Berlin, entre le ministre des affaires étrangères ukrainien et ses homologues russe, allemand et français. En amont de cette rencontre, la chancelière allemande, Angela Merkel, a enjoint, dans un entretien téléphonique, au président russe, Vladimir Poutine, de « mettre fin au flux de matériel militaire, conseillers militaires et personnel armé qui passent la frontière avec l’Ukraine ».

LA RUSSIE DÉMENT ET PARLE DE « FANTASMES  »

Le ministère de la défense russe réfute l’entrée de ces véhicules armés en Ukraine, parlant de « fantasmes », tandis que son collègue des affaires étrangères a dénoncé l’attitude de Kiev et ses « tentatives de faire échouer » son aide humanitaire. Pour Moscou, « l’intensification brutale des opérations militaires » ukrainiennes dans cette région « a de toute évidence pour but de couper l’itinéraire convenu avec Kiev » pour le passage du convoi humanitaire russe. Dans la soirée, le ministre de la défense russe a encore assuré à son homologue américain qu’aucun soldat russe ne se trouvait dans le convoi d’aide envoyé par Moscou vers l’Ukraine.

Les 280 camions, qui transportent 2 000 tonnes d’eau et de la nourriture selon les Russes, sont toujours stationnés en territoire russe, à une vingtaine de kilomètres de la frontière.

De l’autre côté, des douaniers et gardes-frontières ukrainiens, des policiers russes ainsi que des experts de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), se tiennent prêt à inspecter le convoi avant son entrée en Ukraine, conformément aux engagements pris par Kiev et Moscou. Mais l’inspection a du mal à démarrer, et pourrait s’éterniser car elle se trouve dans la zone où les combats font rage autour des deux dernières villes contrôlées par les séparatistes, Donetsk et Louhansk.


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