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Clifford Brandt serait-il l’arbre qui cache la forêt ?’’’’’’’

lundi 18 août 2014

En référence à la capture de Clifford Brandt en territoire voisin à la suite de l’évasion de dimanche à la prison civile de Croix-des-Bouquets, il y a lieu d’affirmer que la coopération entre les deux pays en matière de répression de la criminalité a écrit une nouvelle page de son histoire. Pas sans ratures. Les autorités haïtiennes ont, dans un premier temps, donné le crédit de la capture à la PNH alors que des photos, des images montrant le contraire ont provoqué une petite polémique. Des chefs du CSPN ont été pris en flagrant délit d’inexactitude. Pour certains, c’est grave. Pour d’autres, c’est gaspiller de l’énergie et du temps sur un détail, sur l’accessoire.

La PNH, notre PNH, a entre-temps du pain sur la planche. Elle a l’obligation de colmater les brèches, de retrouver les criminels dangereux encore en cavale. Cinq jours après l’évasion, est-ce que la PNH maintient et intensifie la traque de criminels en fuite qui constituent, pour citer Godson Orélus, « une menace à la sécurité nationale » ? Cela va de soi que les autorités repondront affirmativement à cette question. En revanche, jusqu’à ce jeudi 14 août 2014, préoccupés, certains craignent que Clifford Brandt ne soit l’arbre qui cache la forêt.

Jusqu’ici, contrairement à ce qu’avait annoncé le chef de la PNH avec des larmes au bord des cils lundi dernier, les avis de recherche avec les photos, la fiche signalétique des criminels dangereux ne sont pas communiqués à la population. Sans information, elle ne pourra pas aider à la capture de ces éléments, dont de dangereux sociopathes.

Cela dit, si la capture de Clifford Brandt a été saluée, le criminel lambda qui reprendra sous peu du service inquiète. A la sortie d’une banque, d’une maison de transfert, personne ne sera surpris qu’un évadé abatte un père ou une mère de famille. Personne ne sera surpris si le nombre de rapts, ramené à son niveau le plus bas grâce aux efforts consentis sous Godson Orélus et Normil Rameau à la DCPJ, repart à la hausse. D’autant qu’avant cette nouvelle fournée de criminels, ceux qui courent les rues laissaient déjà des cadavres et de la douleur dans leur sillage.

Entre-temps, aucun opposant du pouvoir ne fera de cadeau. Loin d’évoquer des arguments techniques liés à l’absence d’une base de données informatisées fiables des détenus, ces pourfendeurs du régime Tèt Kale établiront des comparaisons entre la liste des évadés de Croix-des-Bouquets et une liste de détenus, dont des criminels endurcis, qu’aurait remis le ministre de la Justice à l’APENA pour les libérer. Cette dénonciation, fondée ou non, avait fait tout un tollé. Une grande agitation médiatique qui a semé le doute, des indignations et, à coup sûr, a provoqué un émiettement encore plus important du peu de crédit des citoyens envers les autorités.

Ici, en tout ou presque, il y a un arbre qui cache la forêt.Comme dans le dossier Woodly Ethéart, alias Sonson La familia. Où sont les autres membres de Baz Galil contre lesquels la police avait émis des avis de recherche ? Où est l’inspecteur de police Edner Comé, complice présumé de Clifford Brandt chez qui la police avait découvert un petit arsenal en octobre 2012 ? N’avait-on pas émis un avis de recherche contre lui ? Ces petits bonshommes ont défrayé la chronique un temps avant d’être oubliés. Parce qu’ils ont la chance d’être la forêt cachée par un arbre qui se nomme Sonson La Familia, un arbre qui s’appelle Clifford Brandt.

C’est la vie « as usual ». Des fois avec ou sans avis de recherche. N’est-ce-pas ?

Roberson Alphonse
robersonalphonse@lenouvelliste.com


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