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Ces rues fermées sous la présidence de Martelly pertubent la circulation

vendredi 14 août 2015

« À défaut de construire des routes, le président Martelly ferme des rues », a constaté un septuagénaire, les cheveux gris, assis à la place Occide Jeanty, au Champ de Mars, inaugurée récemment. En effet, sous la présidence de Michel Martelly, arrivé au pouvoir le 14 mai 2011, plusieurs rues très fréquentées servant de raccourci pour les chauffeurs de tap-tap, les voitures privées sont encerclées par des tôles de couleur rouge ou encore des constructions y sont même érigées. C’est le cas de la rue de la Liberté (Champ de Mars), Monseigneur Guilloux se trouvant à côté de ce qui reste du palais national, et la rue de la Réunion, la rue du Centre, l’avenue Magny, à l’arrière-cour du palais national… « Un beau matin, à la surprise générale, des gardes du palais national ont dressé à l’angle de l’avenue de la République et la rue Mgr Guilloux des tôles de couleur rouge fermant cette dernière », raconte une dame qui vend des fritures à la rue Mgr Guilloux. La surprise a été très grande pour les chauffeurs de bus de Delmas, de Clercine qui empruntent généralement cette rue. Sans avertissement, les gardes placés ce jour-là à cet angle ont indiqué aux chauffeurs : « Machin pa pase la ankò » (les véhicules n’empruntent plus cette rue), a expliqué la marchande. Quelques mois après, la population a défoncé les tôles et la rue, constate-t-on, est jonchée de fatras. « On se demande pourquoi on l’a fermée », a-t-elle dit, observant l’état d’insalubrité de cette rue. La rue Mgr Guilloux n’est pas la seule qui a été fermée sans aucune explication. La rue de la Liberté est la dernière en date. Les travaux de réhabilitation de la place Occide Jeanny se prolongent à la rue de la Liberté. Celle-ci sépare la place Occide Jeanty de celle de Jean-Jacques Dessalines et est désormais interdite aux véhicules, indique une affiche annonçant la réhabilitation de la place. Des constructions en béton en forme d’un vase à fleurs sont érigées sur le macadam, empêchant la circulation des véhicules. « Pourquoi fermer toutes ces rues alors qu’on n’en dispose pas assez ? », a demandé le Dr Georges Michel, qui condamne avec véhémence cette pratique. « Les rues sont construites pour les véhicules et les piétons. Il n’y a aucune raison de les fermer », a-t-il fait remarquer avant de lister environ une dizaine de rues qui sont fermées à la circulation. Entre autres rues murées : l’angle des rues de la Réunion et Mgr Guilloux est bouché avec des tôles depuis plusieurs années. L’avenue Magny où des postes de contrôle y sont érigés, la rue du Centre, la rue Piquant… Interrogé à ce sujet, le géographe Jean-Bernard Jean-Louis explique que l’aménagement du territoire est une affaire hautement politique. Changer le sens d’une rue, fermer une avenue est une décision politique qui va dans la position du pouvoir en place. Selon lui, c’est une pratique qui vise à contrôler les espaces, le territoire. Pour sa part, le Dr Georges Michel formule le vœu de voir la réouverture de toutes ces rues murées.


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