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Centrafrique : un Casque bleu tué dans des échanges de tirs à Bangui

dimanche 2 août 2015

Un Casque bleu de la mission de l’ONU en République centrafricaine (Minusca) été tué et au moins huit personnes blessées par balles, lors d’un accrochage avec des hommes armés à Bangui, a appris l’AFP de sources concordantes dimanche.

D’après une source de la Minusca, "les Nations unies ont lancé une opération en envoyant une patrouille" dans le quartier musulman KM5 suite à un mandat d’arrêt délivré par le parquet de Bangui "ordonnant l’arrestation" d’un ancien chef de l’ex-rébellion Séléka, qui avait pris le pouvoir à Bangui en mars 2013, avant d’en être chassée l’année suivante.

"Pendant que des Casques bleus s’approchaient de la zone, ils ont été pris pour cible par des individus armés et ont riposté", a affirmé à l’AFP cet officier de la Minusca.

"On dénombre un mort du côté des Casques bleus de la Minusca et au moins huit personnes blessées par balles, d’après un bilan provisoire. Un véhicule de la force onusienne a été sérieusement endommagé", a ajouté cette source, sans préciser la nationalité du Casque bleu décédé.

Des habitants du quartier KM5, joints par téléphone, ont fait état d’"échanges de tirs nourris" dans la matinée, au cours desquels plusieurs civils auraient été blessés par des balles perdues.

"La tension reste vive au KM5. Les échoppes, boutiques, quincailleries, magasins de gros ainsi que les marchés sont fermés", a affirmé l’un d’eux en milieu d’après-midi.

Le ministre centrafricain de la sécurité, Dominique Saïd Paguindji, a précisé que "les opérations se poursuivent encore sur le terrain", se refusant à confirmer ce premier bilan.

"Lorsque le calme et la sécurité seront revenus (...) on pourra faire ce bilan des opérations aussi bien du côté des forces internationales que de celui des forces de sécurité intérieures", a-t-il ajouté.

Le renversement en mars 2013 du président François Bozizé par une rébellion à dominante musulmane, la Séléka, avait plongé la Centrafrique dans la plus grave crise de son histoire depuis son indépendance en 1960, déclenchant des tueries de masse entre communautés musulmanes et chrétiennes.

En représailles aux exactions des Séléka, des milices chrétiennes anti-balaka s’en sont pris aux civils musulmans. Des dizaines de milliers d’entre eux ont ainsi été contraints de s’exiler dans les pays voisins, notamment au Cameroun et au Tchad, pour fuir les exactions dans cette ex-colonie française.

C’est au KM5, dernier quartier musulman de Bangui, que s’était retranchée la population musulmane au plus fort des violences, pourchassée par les milices chrétiennes. Depuis des mois, la capitale centrafricaine a retrouvé une stabilité relative, même si la délinquance et le banditisme armé persistent


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