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Carburant, le gouvernement ajuste à la hausse les prix à la pompe

vendredi 10 octobre 2014

A partir du 10 octobre 2014, le prix de la gazoline 95 est fixé à 215 gourdes, le gasoil à 177 gourdes et le kérosène à 171 gourdes, a informé un avis conjoint des ministèresde l’Economie et des Finances et du Commerce et de l’Industrie. « Il y a eu un ajustement à la hausse de 15 gourdes sur la gazoline et le gasoil et de 10 gourdes sur le kérosène », a indiqué le secrétaire d’Etat aux Finances, Ronald Décembre.

« L’ajustement se fera progressivement. On ne veut pas affecter les ménages », a-t-il expliqué, assurant que « toutes les dispositions sont prises pour assurer l’alimentation du marché ». « Pour maintenir le prix à la pompe, le trésor public a été obligé de financer les compagnies pétrolières pour un montant de 978 millions de gourdes pour cet exercice 2013-2014, non obstant les pertes de taxes de 6 milliards 683 gourdes consenties par l’Etat », a indiqué Ronald Décembre. « Cet ajustement vise à apporter une solution partielle à ce problème », a-t-il dit, soulignant que de « mars 2010 à septembre 2014, les pertes de recettes cumulées se situent à hauteur de 24,9 milliards de gourdes dont un financement de 2,9 milliards de gourdes aux compagnies pétrolières ».

Ronald Décembre reconnaît que le prix du pétrole a baissé sur le marché international. « Mais cela n’a pas résolu le problème dans sa globalité », a fait savoir Ronald Décembre. L’essentiel du carburant vient du Venezuela. En revanche, quand la quantité ne suffit pas à cause d’une partie de l’essence haïtienne qui se retrouve en République dominicaine, l’Etat fait des « importations par spot », a expliqué le secrétaire d’Etat Ronald Décembre. A cause du délai court de livraison, (15 jours, parfois 22), le coût de ces importations est plus élevé.

Au 30 septembre 2014, le Bureau de monétisation a reçu sept cargaisons d’asphalte et 151 cargaisons de carburant, soit un total d’environ 31.7 millions de barils, a communiqué le BMPAD, en charge du programme PetroCaribe. Dans le cadre de programme, les compagnies paient à l’Etat haïtien 100% de la valeur FOB des cargaisons. Selon les prix du baril affichés sur le marché international, le gouvernement haïtien transfère 40% à 70% de cette valeur au fournisseur vénézuélien. La portion restante, soit 60% à 30%, devant être payée sur 25 ans avec deux années de grâce et à un taux d’intérêt annuel de 1%.

« Les négociations ont abouti à un ajustement progressif du prix de l’essence. On observe », a indiqué Max Romain de l’Anadipp, rappelant que les pompes, une fois le prix fixé, distribuent le produit aux clients.

En off, un observateur du milieu espère qu’il n’y aura pas de panique et des anticipations de certains distributeurs qui pourraient être tentés de fermer plus tôt et garder une partie de leur stock pour amortir le coût de remplacement.

La structure des prix a été faite avec un taux de change de 45 gdes 75 contre 1 dollar américain.
Le gouvernement met finalement le pied à l’étrier après la valse des déclarations contradictoires sur l’ajustement des prix des produits pétroliers.

Roberson Alphonse
robersonalphonse@lenouvelliste.com


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