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Bachar al-Assad : un dialogue impossible avec la France « qui soutient le terrorisme dans notre pays »

lundi 20 avril 2015

Dans une interview diffusée lundi soir sur France 2, le président syrien rejette les accusations qui visent son armée et s’explique sur l’impossible coopération avec la France.
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Quatre ans après le début de la sanglante guerre civile en Syrie, le président du pays, Bachar al-Assad, a accepté de répondre aux questions d’un média français, dans le 20 heures de France 2. L’homme fort de Damas campe sur ses positions et ne change pas de discours.

Pas de coopération avec la France. Des contacts entre services de renseignement français et syriens existent en dépit de la rupture des relations diplomatiques bilatérales, a affirmé le président syrien Bachar al-Assad. « Il y a des contacts mais il n’y a pas de coopération », a-t-il expliqué sans donner de précisions. « Nous sommes toujours intéressés au dialogue avec quiconque », a aussi indiqué le président syrien en réponse à une question sur une relance des relations avec la France. « Mais comment peut-on établir un dialogue avec un régime qui soutient le terrorisme dans notre pays ? », s’est-il interrogé, en reprenant son antienne selon laquelle les opposants à son pouvoir ne sont que des terroristes. « Les fers de lance contre la Syrie ont été : un la France, deux le Royaume-Uni », a-t-il aussi déploré en jugeant que « personne ne prend plus au sérieux les déclarations des responsables français ». « Pour une simple raison : c’est que la France est devenue en quelque sorte un satellite de la politique américaine dans la région. Elle n’est pas indépendante, et n’a aucun poids, elle n’a plus aucune crédibilité », a-t-il ajouté.

Etat islamique. A une question portant sur sa responsabilité dans l’émergence du groupe Etat islamique (EI), le président syrien a souligné que l’EI a « été créé en Irak en 2006 sous la supervision des Américains ». « Je ne suis pas en Irak. Je n’y ai jamais été. Je ne contrôlais pas l’Irak. C’était les Américains qui contrôlaient l’Irak. L’EI est venu d’Irak en Syrie, car le chaos est contagieux », a-t-il ajouté. Concernant la coalition internationale menée par les Etats-Unis, qui opère des frappes contre l’Etat islamique, le président syrien estime que les pays composant cette coalition ne sont « pas sérieux jusqu’à présent » et « n’aident personne dans cette région ». « Si vous comparez le nombre de frappes aériennes effectuées par les forces de la coalition composée de 60 Etats à celles que nous avons effectuées, nous petit Etat, vous constaterez que nous bombardons parfois dix fois plus que la coalition en une journée », a-t-il argumenté.

Armes chimiques. Le président syrien a démenti l’usage par l’armée de gaz de chlore en mars contre des secteurs rebelles de la province d’Idleb (nord-ouest), après des accusations de l’organisation des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW). « Non, c’est un autre faux récit donné par des gouvernements occidentaux », a répondu Bachar al-Assad. « Nous n’avons pas utilisé le chlore, et nous n’en avons pas besoin. Nous avons nos armements classiques, et nous pouvons atteindre nos objectifs sans y avoir recours ».

Le Hezbollah « invité » dans le conflit mais pas l’Iran. Interrogé sur le soutien stratégique de l’Iran et du Hezbollah dans le conflit en Syrie, Bachar al-Assad répond que « nul pays n’a le droit d’intervenir sans y être invité. Nous avons invité Hezbollah, mais pas les Iraniens. Il n’y a pas de troupes iraniennes en Syrie et ils n’ont envoyé aucune force ». « Des commandants et des officiers vont et viennent entre les deux pays conformément à la coopération existant entre nous depuis bien longtemps. C’est différent que de participer aux combats », a ajouté Bachar al-Assad, en évoquant l’Iran, principal allié régional du régime de Damas. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), des Gardiens de la révolution, l’armée d’élite de la République islamique, combattent aux côtés du Hezbollah et de l’armée syrienne notamment dans le sud du pays.

AFP


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