MosaikHub Magazine

À Nice, Estrosi et Raffarin font applaudir Sarkozy

dimanche 7 septembre 2014

Le député des Alpes-Maritimes était porteur d’un message d’amour de l’ex-président aux jeunes réunis dimanche pour la clôture du campus UMP.

Les absents ont parfois raison. Nicolas Sarkozy n’est pas venu à Nice, mais c’est son nom qui a été scandé par les quelque 300 participants du campus présents dimanche à la clôture des travaux. Un auditoire moins nombreux qu’espéré, sans doute parce que la rumeur s’était chargée d’évacuer définitivement l’hypothèse d’une apparition de l’ex-président sur la Promenade des Anglais.

Qu’importe : Christian Estrosi avait de quoi entretenir la flamme. « Depuis deux jours ici, il y a un nom qui plane sur l’ensemble de notre campus : celui de Nicolas Sarkozy », a lancé le député maire de Nice, déclenchant un début d’ovation. L’ancien ministre a raconté qu’il avait eu le « privilège » de partager vendredi une omelette dans un « bistrot populaire » près du bureau de l’ancien chef de l’État, dans le VIIIe arrondissement parisien, et d’évoquer son éventuelle candidature à la présidence de l’UMP : « Je lui ai demandé si ça ne pouvait pas attendre la semaine prochaine, si c’était si urgent. Il m’a répondu : “C’est affectif !” Et quand je l’ai vu, il m’a dit : “Tu leur diras bien, à Nice, combien je les aime, combien je fonde tous mes espoirs sur cette jeunesse de France.” Il n’était pas là, mais il vous a entendus, il a entendu votre volonté de tout changer ! »
Plus question pour Estrosi de poser la moindre condition à son ralliement à Sarkozy. Le fugitif candidat à la présidence de l’UMP a fait allégeance à son champion, cet homme auquel il a rappelé qu’il était « fidèle depuis trente ans, contrairement à d’autres ». « J’appelle Nicolas Sarkozy à reprendre la direction de notre mouvement », a-t-il conclu, sous les cris « Sarkozy président ».

Juste avant, Jean-Pierre Raffarin a fait vibrer la même corde, mais de façon moins explicite, sénatoriales obligent. Candidat à la présidence du Sénat, l’ex-premier ministre ne veut pas heurter les fillonistes de la Haute Assemblée qui seront élus ou réélus le 28 septembre. Il s’est donc contenté d’un « portrait-robot » du futur chef de l’UMP : « Quelqu’un qui peut porter un leadership, parce que la politique aujourd’hui, c’est de l’incarnation, qui a une énergie, qui soit courageux, réformateur et créatif, parce qu’il faut sortir d’un grand nombre d’archaïsmes. » Les « Sarkozy, Sarkozy ! » sont repartis de plus belle.
« J’avais compris ! », a souri Jean-Pierre Raffarin, en s’adressant directement aux supporteurs de l’ancien président de la République pour les rassurer sur les sondages qui ne montrent pas un enthousiasme excessif chez les Français non-UMP à la perspective du retour de l’ancien président : « Nos adversaires ne sont pas favorables à la candidature de Nicolas Sarkozy ? C’est plutôt un bon signe qu’ils la craignent ! », lance-t-il

La sortie de Jean-Pierre Raffarin a agacé les fillonistes de l’assistance. D’autant que Gérard Larcher, également candidat à la présidence du Sénat, n’a pas rappelé à la tribune de Nice qu’il soutenait François Fillon pour 2017.

Éric Ciotti, assidu au campus depuis vendredi, a estimé que Jean-Pierre Raffarin aurait dû rester « neutre », ne serait-ce que parce qu’il copréside provisoirement l’UMP avec Alain Juppé et François Fillon. « Je n’avais pas jusque-là senti Jean-Pierre Raffarin très sarkozyste dans son histoire, s’est étonné le président du conseil général des Alpes-Maritimes. Il y a même eu des tensions assez fortes entre eux. »

Éric Ciotti juge « légitime et positif que Nicolas Sarkozy se présente à la présidence de l’UMP » mais pense que « le retour par la case partisane sera très réducteur pour lui ». Et que quelle que soit l’issue du scrutin de l’automne, « la présidence de l’UMP ne vaut pas investiture pour la primaire. Ce sont deux séquences différentes ». C’est ce que tous les fillonistes veulent croire.


Accueil | Contact | Plan du site | |

Creative Commons License

Promouvoir & Vulgariser la Technologie