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Lisez l’intégralité du dernier discours de Barack Obama !

jeudi 12 janvier 2017

Pour son ultime discours, le président est retourné là où tout a commencé : Chicago. Humour, émotion, hommage à Michelle et déclaration d’amour à l’Amérique.

Traduit par Romain Gubert

Voici le discours prononcé mardi 10 janvier 2017 par Barack Obama à Chicago. Il était 21 heures, heure locale, 3 heures du matin en France, quand le 44e président des États-Unis a prononcé devant près de 20 000 personnes rassemblées au cœur de la capitale de l’Illinois (Nord) une adresse qui entrera sans doute dans l’histoire. Le Point.fr a traduit ce discours historique et vous le propose en intégralité.

« Merci, merci à tous

Merci, merci, merci, merci, merci…

Oh qu’il est bon d’être à la maison…

Tout le monde a un siège ?

Mes chers concitoyens américains, Michelle et moi-même avons été très touchés par tous les vœux que nous avons reçus ces dernières semaines. Mais ce soir, mon tour est venu de vous remercier. Que nous ayons eu des conversations les yeux dans les yeux ou que nous nous soyons seulement croisés ces dernières années, mes discussions avec vous – dans les écoles, dans les exploitations agricoles, dans les usines, sur les avant-postes militaires éloignés, ces rencontres m’ont permis de rester honnête. Elles m’ont inspiré. Chaque jour, grâce à vous, j’ai appris.

Et grâce à vous, j’ai été un meilleur président et un homme meilleur.

Quand je suis arrivé à Chicago, j’avais une vingtaine d’années et j’essayais encore de comprendre qui j’étais. J’étais toujours à la recherche d’un but dans la vie. J’ai commencé à travailler dans un quartier non loin d’ici dans des églises installées à l’ombre des aciéries fermées.

C’est dans ces rues que j’ai été témoin des miracles que peut produire la foi. Mais aussi de la dignité des travailleurs face aux difficultés.

C’est à cette époque que j’ai appris que, pour changer les choses, il fallait que les gens ordinaires s’impliquent et qu’ils s’engagent. Après huit ans comme président, je le crois encore. Et ce n’est pas seulement ma conviction. C’est le cœur battant de l’idée américaine : nous sommes tous égaux, notre créateur nous a donné des droits et des devoirs : la vie, la liberté et la poursuite du bonheur. C’est grâce à cela, grâce à notre démocratie, que nous pouvons former une union plus parfaite.

Quelle belle idée les pères fondateurs nous ont donnée ! La liberté de pouvoir poursuivre nos rêves grâce à notre travail et à notre créativité.

Depuis 240 ans, notre nation a procuré du travail à chaque génération. C’est ce qui nous a amenés à choisir la démocratie contre la tyrannie, ce qui a encouragé les pionniers à parcourir le Grand Ouest de notre continent, c’est ce qui a encouragé les esclaves à choisir la liberté.

C’est ce qui a attiré les immigrants et les réfugiés chez nous, et les a poussés à traverser les océans et le Rio Grande. C’est ce qui a poussé les femmes à obtenir les mêmes droits que les hommes.

C’est pour tout ça que les GI ont donné leur vie à Omaha Beach, en Irak et en Afghanistan.

C’est cette idée qui nous permet de dire que l’Amérique est exceptionnelle. Non que notre nation ait été impeccable dès le début, mais nous avons fait de notre mieux pour améliorer la vie des générations suivantes.

iObama et son équipe, dont Hillary Clinton, dans la Situation Room en mai 2011 le jour de l’assassinat d’Oussama Ben Laden.

La démocratie n’est pas facile à entretenir. Elle avance de deux pas pour reculer ensuite. Mais, sur son long chemin, l’Amérique a toujours été vers l’avant. Et notre pays a toujours eu les bras grands ouverts pour accueillir tout le monde et ne laisser personne au bord de la route.

Si je vous avais dit, il y a huit ans, que l’Amérique dépasserait une grande récession, que notre industrie automobile redémarrerait et que nous assisterions au plus grand nombre de créations d’emploi de toute notre histoire, si je vous avais dit que nous ouvririons un nouveau chapitre avec le peuple cubain, que nous arrêterions le programme d’armes nucléaires de l’Iran sans tirer un coup de feu, que nous éliminerions le cerveau des attentats du 11 Septembre, si je vous avais dit que le mariage pour tous serait une réalité et que 20 millions de nos concitoyens supplémentaires seraient couverts par l’assurance maladie, vous auriez dit que tout cela n’était pas possible. Mais c’est ce que nous avons fait. C’est ce que vous avez fait !

Vous avez été le changement. Grâce à vous, l’Amérique est plus forte que lorsque j’ai commencé mon mandat.

Dans 10 jours, le monde sera témoin de notre démocratie. Il verra le transfert pacifique du pouvoir d’un président librement élu à l’autre. Je me suis engagé envers le président élu Trump à ce que mon administration assure la transition la plus douce possible, tout comme le président Bush l’a fait pour moi. Parce que c’est à nous tous de nous assurer que le gouvernement est le mieux préparé à affronter les nombreux défis que le pays doit affronter.

Nous avons besoin de tous pour relever ces défis. Nous restons la nation la plus riche, la plus puissante et la plus respectée sur la terre. Notre jeunesse, notre dynamisme, notre diversité et notre ouverture, notre capacité à prendre des risques nous permettent de croire en l’avenir.

Obamas Attend National Christmas Tree Lighting © RON SACHS RON SACHS / DPA / dpa Picture-Alliance/AFP
iBarack Obama en décembre dernier : l’élégance à la Maison-Blanche. © RON SACHS RON SACHS / DPA / dpa Picture-Alliance/AFP

Mais ce potentiel ne peut se réaliser que si notre démocratie fonctionne bien et si notre politique reste décente.

Ce n’est que si nous tous, indépendamment de nos convictions politiques ou des intérêts particuliers, nous travaillons ensemble que nous pourrons répondre aux défis du pays.

Ce sur quoi je veux mettre l’accent ce soir, c’est l’état de notre démocratie. Il ne s’agit pas de marcher au pas dans la même direction. Nos fondateurs se sont querellés, et finalement ils se sont mis d’accord autour d’un objectif commun. Ils s’attendaient à ce que nous fassions de même. Ils savaient que la démocratie exige un sentiment de solidarité. Ils avaient imaginé qu’avec toutes nos différences, nous nous lèverions comme un seul pour aller dans la même direction.

Il y a eu des moments de notre histoire qui ont menacé cette solidarité. Et le début de ce siècle, le XXIe siècle, a été un de ces moments. Un monde en déclin, des inégalités croissantes, des changements démographiques et le spectre du terrorisme… Ces forces nous ont menacés. Elles ont mis à l’épreuve notre sécurité et notre prospérité, mais aussi notre démocratie.

La façon dont nous relèverons ces défis déterminera notre capacité à éduquer nos enfants, à créer de bons emplois et à protéger notre patrie. En d’autres termes, notre avenir.

Notre démocratie ne fonctionnera pas sans le sentiment que tout le monde a des opportunités économiques. Et la bonne nouvelle, c’est qu’aujourd’hui l’économie se renforce. Les salaires, les revenus, l’épargne et les retraites progressent et la pauvreté recule.

Les riches paient des impôts équitables. Même si le marché boursier est proche de ses records, le taux de chômage est lui aussi proche du niveau le plus bas de ces 10 dernières années.

Le taux de personnes sans assurance maladie n’a jamais été plus bas. Les coûts des soins de santé n’augmentent plus aussi vite qu’auparavant. Et je l’ai dit, je serai toujours derrière ceux qui voudront améliorer encore notre système de protection sociale.

Parce que, après tout, c’est la raison pour laquelle nous avons choisi de servir la communauté : pour améliorer la vie des gens.

Malgré tous les progrès que nous avons réalisés, nous savons que ce n’est pas suffisant. Notre économie ne fonctionne pas bien lorsque quelques-uns prospèrent davantage que la classe moyenne. Et que, derrière, beaucoup ne peuvent rejoindre cette classe moyenne.

Les inégalités flagrantes sont dangereuses pour la démocratie.

Alors que 1 % des Américains les plus riches ont amassé la plus grande part de la richesse et des revenus, trop de nos familles sont encore laissées pour compte. Le travailleur d’usine licencié, la serveuse ou l’infirmier doivent lutter pour payer leurs factures.

Ils peuvent être convaincus que leur gouvernement ne sert que l’intérêt des puissants. C’est dangereux, car cela fait le jeu du cynisme.

Il n’y a pas de solutions simples à ce problème. Notre économie ne doit pas seulement être libre, mais être juste. Les dangers ne viennent pas de l’étranger, mais de la robotisation qui rendra obsolètes beaucoup de bons emplois de la classe moyenne. Et nous devrons forger un nouveau pacte social pour garantir à tous nos enfants l’éducation dont ils ont besoin.

Il faut donner aux travailleurs le pouvoir de se syndiquer pour de meilleurs salaires. Mettre à jour nos filets de protection sociale. Faire plus de réformes des impôts afin que les sociétés et les individus qui profitent le plus de cette nouvelle économie n’évitent pas leurs obligations envers le pays qui a rendu possible leur succès.

Nous pouvons discuter de la meilleure façon d’atteindre ces objectifs. Mais nous ne pouvons pas être complaisants sur les objectifs eux-mêmes. Car si nous ne créons pas d’opportunité pour tous, la désaffection et la division bloqueront nos progrès.

Il y a une seconde menace pour notre démocratie. Et celle-ci est aussi vieille que notre nation elle-même. Après mon élection, on parlait d’une Amérique post-raciale. Et une telle vision, bien intentionnée, n’a jamais été réaliste.

Je sais que les relations raciales sont meilleures qu’il y a 10, 20 ou 30 ans, peu importe ce que certains disent. Vous pouvez le voir non seulement en statistiques, vous le voyez dans l’attitude des jeunes Américains. Mais nous avons des progrès à faire.
Si les questions économiques restent une lutte entre une classe moyenne blanche et une minorité indigne, les ouvriers se battront et les riches se retireront dans des enclaves privées.

Si nous n’investissons pas dans l’éducation des enfants d’immigrants, simplement parce qu’ils ne nous ressemblent pas, nous diminuerons les perspectives de nos propres enfants – parce que ces enfants représenteront une part de plus en plus grande de la main-d’œuvre américaine.

Nous avons démontré que notre économie n’a pas à être un jeu à somme nulle : l’année dernière, les revenus ont augmenté pour toutes les races, tous les groupes d’âge, pour les hommes et pour les femmes. Donc, si nous voulons être sérieux, nous devons respecter les lois contre la discrimination à l’embauche, pour le logement, pour l’éducation et dans le système pénal. C’est ce que notre Constitution exige. Mais les lois ne suffisent pas. Les esprits aussi doivent changer. Cela ne se fera pas du jour au lendemain. Il faudra des générations.

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iLe président et la First Lady. © David BUTOW/REDUX-REA David BUTOW/REDUX-REA / REDUX-REA / David BUTOW/REDUX-REA


Notre démocratie doit fonctionner comme elle le devrait dans une nation de plus en plus diversifiée, chacun d’entre nous doit s’efforcer de suivre les conseils d’un grand personnage de roman, Atticus Finch, qui disait : « Vous ne comprenez vraiment une personne que lorsque vous considérez les choses de son point de vue et que vous mettez dans sa peau. »

Nous devons donc être attentifs aux attentes des Noirs et des autres groupes minoritaires, aux réfugiés, aux immigrants, aux pauvres, aux transgenres… Mais aussi à l’ouvrier blanc de la classe populaire dont le monde a été bouleversé par les forces économiques. Nous devons faire attention et écouter.

Pour les Américains blancs, cela signifie reconnaître que les effets de l’esclavage n’ont pas soudainement disparu dans les années 60 ; que lorsque les groupes minoritaires expriment leur mécontentement, ils ne se contentent pas de faire de la polémique et de la politique.

Quand ces minorités protestent pacifiquement, elles ne demandent pas un traitement spécial, mais l’égalité de traitement promise par nos fondateurs.

Il faut se rappeler que les stéréotypes sur les immigrants d’aujourd’hui étaient presque mot pour mot ceux qui circulaient sur les Irlandais, les Italiens et les Polonais, qui, disait-on, allaient détruire le caractère fondamental de l’Amérique. L’Amérique n’a pas été affaiblie par la présence de ces nouveaux venus. Ces nouveaux venus ont embrassé les valeurs de cette nation, et elle en a été renforcée.

Indépendamment de la position que nous occupons, nous devons tous faire des efforts. Nous devons tous considérer que chaque concitoyen aime ce pays tout autant que nous ; qu’il aime son travail et sa famille autant que nous. Et que leurs enfants sont aussi dignes d’espoir que les nôtres.

Ce n’est pas facile. Pour beaucoup d’entre nous, il est devenu plus sûr de se retirer dans nos propres bulles, que ce soit dans nos quartiers, dans les collèges, dans les lieux de culte ou surtout dans nos médias sociaux, entourés de gens qui nous ressemblent et partagent la même vision politique. Et ne contestent jamais nos hypothèses.

Cela nous pousse à ne plus faire confiance à l’information vérifiée lorsqu’elle challenge nos convictions.

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iAvec le président cubain Raúl Castro en mars 2016 lors de sa visite officielle à La Havane. © STR STR / AFP

Et cette tendance représente une troisième menace pour notre démocratie. La politique est une bataille d’idées. C’est ainsi que notre démocratie a été conçue. Mais sans une base commune de faits, vérifiés et incontestables, il est impossible de débattre sereinement. Et de trouver un compromis.
Comment excuser les défaillances éthiques dans notre propre parti en attaquant l’autre camp ? Ce n’est pas seulement malhonnête. C’est suicidaire. La réalité triomphe toujours.

Prenez le défi du changement climatique. En huit ans seulement, nous avons réduit de moitié notre dépendance à l’égard du pétrole étranger, nous avons doublé notre capacité à produire de l’énergie renouvelable, nous avons mené le monde à un accord qui a promis de sauver cette planète. Mais sans une action plus audacieuse, nos enfants n’auront pas le temps de débattre de l’existence du changement climatique. Ils seront occupés à faire face à ses effets. Il y aura plus de désastres environnementaux, plus de perturbations économiques, des vagues de réfugiés climatiques.

Nous pouvons et devons discuter aujourd’hui de la meilleure approche pour résoudre ce problème. Nier les faits dans ce domaine, c’est trahir l’esprit de ce pays et refuser l’héritage de ses fondateurs.

C’est cet esprit qui a permis de réaliser Cap Canaveral, c’est cet esprit qui a permis de soigner et de mettre un ordinateur dans chaque poche. La foi dans la science et dans l’entreprise, la primauté du droit sur la puissance… C’est tout cela qui nous a permis de résister à l’attrait du fascisme et de la tyrannie pendant la Grande Dépression. C’est ce qui nous a permis de construire un nouvel ordre après la Seconde Guerre mondiale avec d’autres démocraties. Un ordre fondé non seulement sur le pouvoir militaire mais sur des principes, l’État de droit, les droits de l’homme, la liberté de religion, de parole et de réunion, et une presse indépendante. »

Cet ordre est maintenant contesté. D’abord, par des fanatiques violents qui prétendent parler au nom de l’islam. Ensuite, par certains autocrates qui cherchent à fragiliser les démocraties ouvertes et la société civile.

Il y a aussi cette peur. La peur du changement. La peur vis-à-vis de gens qui parlent ou prient différemment. Celle-ci génère l’intolérance.

Grâce à nos forces de police, à nos militaires, à nos diplomates, les organisations terroristes ont subi de nombreux échecs. Elles ne gagneront jamais. Nous avons mis hors d’état de nuire plusieurs milliers de terroristes.

Depuis huit ans, nous avons fait des progrès considérables dans ce domaine, même si les attentats de Boston, d’Orlando et de San Bernardino nous rappellent à chaque instant qu’il nous faut être vigilants.

La coalition mondiale que nous dirigeons contre Daech a réussi à faire reculer cette organisation terroriste. Elle a perdu la moitié de son territoire.

Ceux qui menacent l’Amérique ne seront jamais en sécurité.

À tous ceux qui servent ou ont servi le drapeau – c’est mon plus grand honneur d’avoir été votre commandant en chef –, nous vous devons tous une profonde gratitude et nous avons une dette envers vous.

Protéger notre mode de vie n’est pas seulement le travail de nos militaires. La démocratie peut se fragiliser lorsqu’elle a peur. Donc, nous tous, chaque citoyen, nous devons rester vigilants face aux agressions extérieures, nous devons nous garder d’affaiblir les valeurs qui font ce que nous sommes.

C’est pourquoi, depuis huit ans, je lutte contre le terrorisme et que je tente, en même temps, de renforcer notre arsenal juridique dans le domaine. C’est pourquoi nous avons mis fin à la torture, commencé à fermer Guantanamo, réformé nos lois régissant la surveillance : pour protéger la vie privée et les libertés civiles. C’est pour la défense de ces valeurs que je rejette la discrimination contre les musulmans américains qui sont aussi patriotiques que nous.

C’est pour cette raison, la défense de nos valeurs, que nous ne pouvons pas nous retirer des grands combats mondiaux. Il faut élargir la démocratie, les droits de l’homme et de la femme, et ceux des LGBT.

Peu importe si nos discours et nos actions dans ce domaine sont imparfaits : nous défendons l’Amérique. La lutte contre l’extrémisme, et l’intolérance, et le sectarisme, et le chauvinisme fait partie de la lutte contre l’autoritarisme et le nationalisme obtus.

Si la liberté et le respect du droit diminuent dans le monde, alors, la probabilité de guerres entre les nations augmentera, et nos propres libertés finiront par être menacées. Alors, soyons vigilants, mais n’ayons pas peur. Daech tue des innocents. Mais ils ne peuvent vaincre l’Amérique si nous restons fidèles à nos valeurs et à notre Constitution.

Les pays rivaux comme la Russie ou la Chine ne peuvent égaler notre influence dans le monde – à moins que nous ne renoncions à nos valeurs et que nous ne nous transformions en un autre grand pays qui intimide de plus petits.

Ce qui m’amène à mon point final – notre démocratie est menacée chaque fois que nous oublions nos valeurs morales.

Chacun d’entre nous, indépendamment de ses convictions politiques, devrait prendre sa part à la reconstruction de nos institutions démocratiques.

La participation électorale aux États-Unis est la plus faible des démocraties avancées. Lorsque la confiance dans nos institutions est faible, nous devons réduire l’influence de l’argent et insister sur les principes de transparence et d’éthique. Lorsque le Congrès dysfonctionne, nous devons encourager les politiciens à pratiquer le bon sens.

Souvenez-vous que la démocratie ne fonctionne pas toute seule. Elle a besoin de chacun. Être citoyen d’une démocratie implique des responsabilités et des comportements vertueux.

Notre Constitution est un cadeau remarquable. Mais c’est un morceau de parchemin. C’est nous qui faisons vivre cette démocratie, c’est nous qui en sommes responsables. C’est nous qui défendons nos libertés. L’Amérique n’est pas un objet fragile. Mais la démocratie l’est, si on la néglige et que l’on n’en prend pas soin.

Dans son discours d’adieu, George Washington écrivait que la rigueur des gouvernements était le fondement de notre sécurité, de notre prospérité et de notre liberté, mais que l’action gouvernementale nécessitait un consensus.

Chère Amérique ! Nous affaiblissons notre bien commun lorsque nous laissons notre dialogue politique devenir si corrosif que les talents se détournent du service public.

Les Américains qui ne sont pas de notre bord politique ont beaucoup de rancœur. Mais s’ils voient ceux qui les dirigent comme malveillants pour le pays, c’est un vrai problème. Nous affaiblissons la démocratie lorsque nous laissons le fonctionnement du système politique se corrompre. Il incombe à chacun d’entre nous d’être le gardien jaloux de notre démocratie. Embrassez la joyeuse tâche qui nous a été confiée, essayez continuellement d’améliorer notre grande nation !

Malgré toutes nos différences, nous avons le même orgueil national ! Et il repose sur cet amour de la démocratie.

Votre démocratie a besoin de vous. Pas seulement quand il y a une élection, pas seulement quand vous souhaitez défendre vos intérêts économiques directs. Mais tout au long de votre vie et en fonction des valeurs morales que vous souhaitez pour votre communauté.

Ne restez pas devant votre ordinateur pour essayer de comprendre le monde, mais parlez à vos voisins, discutez, débattez. Et agissez pour la démocratie.

Si vous êtes déçus par vos élus, présentez-vous aux élections ! Parfois, vous gagnerez, parfois, vous perdrez. Mais vous ne laisserez pas les autres agir à votre place. Et vous renforcerez votre foi en l’Amérique !

Au cours de ces huit années, j’ai vu les visages d’espoir des jeunes diplômés et de nos nouveaux officiers militaires. J’ai pleuré avec des familles endeuillées, et j’ai trouvé la grâce dans une église de Charleston. J’ai vu nos scientifiques aider un homme paralysé à retrouver son sens du toucher. J’ai vu des soldats blessés multiplier leurs efforts pour marcher. J’ai vu nos médecins et volontaires venir au secours de victimes de tremblements de terre. J’ai vu de jeunes enfants prendre soin de réfugiés.

Et chaque fois, j’ai ressenti cela comme une force incomparable. Celle de l’Amérique en marche.

Certains d’entre vous étaient là avec nous en 2004 et 2008, 2012. Et j’ai senti votre présence à chaque instant. Et vous n’étiez pas seuls dans mon cœur.

Michelle... Michelle LaVaughn Robinson... Michelle, depuis 25 ans, tu as non seulement été ma femme et la mère de mes enfants, mais tu as été – et tu es – ma meilleure amie. Tu as assuré ce rôle que tu n’as pas choisi, et tu l’as assumé avec grâce, avec style et avec bonne humeur.

Tu as fait de la Maison-Blanche un endroit qui appartient à tout le monde. Et une nouvelle génération regarde vers toi, car tu es un modèle. Tu m’as rendu fier et tu as rendu fier ce pays. Malia et Sasha, pendant ces huit années, vous êtes devenues deux étonnantes jeunes femmes. Vous êtes intelligentes et belles. Plus important que tout, vous êtes pleines de passion. Merci d’avoir porté le fardeau des projecteurs si facilement. De tout ce que j’ai fait dans ma vie, je suis très fier d’être votre père.

À Joe Biden, qui est devenu l’enfant chéri du Delaware. Vous avez été la première décision que j’ai prise en tant que candidat, et c’était la meilleure décision. Pas seulement parce que vous avez été un grand vice-président, mais parce que j’ai gagné un frère. Nous t’aimons, toi et Jill, vous êtes comme une famille. Et votre amitié a été l’une des grandes joies de ma vie.

À mon remarquable staff, pendant huit ans, et pour certains d’entre vous beaucoup plus, je dois toute mon énergie. Chaque jour, je vous ai pris votre joie, votre cœur, votre énergie, votre caractère et votre idéalisme. Je vous ai regardé grandir, vous marier, avoir des enfants. Même lorsque le temps se couvrait, vous n’avez jamais laissé Washington vous dévorer. Et c’est ce qui vous a protégés du cynisme.

À vous tous, tous les supporteurs de cette aventure, le jeune électeur, le bénévole, dans de petites villes, dans des familles diverses, vous êtes les artisans de cette démocratie. Vous avez changé le monde. Vous pouvez encore le changer.

C’est pourquoi je reste formidablement optimiste.

Permettez-moi de vous dire, et c’est un message à cette génération qui vient – elle est altruiste, créative, patriotique –, que vous avez raison de croire en une Amérique juste. Vous êtes les gardiens de cette démocratie. Et grâce à vous, je sais que l’avenir du pays est entre de bonnes mains.

Mes chers compatriotes américains, ce fut le plus grand honneur de ma vie de vous servir. Je ne m’arrêterai pas. Je serai là avec vous, en tant que citoyen, pour le reste de ma vie.

Je n’ai qu’une dernière demande en tant que président, que votre président : je vous demande de croire. De croire en vous. Croyez dans notre Constitution. Croyez dans l’idée chuchotée par les esclaves et les abolitionnistes, croyez dans les rêves des immigrants qui arrivent ici, croyez dans ceux qui aiment la justice. Croyez en ceux qui ont planté le drapeau de la démocratie et chassé la tyrannie, croyez dans ce drapeau planté sur la Lune. L’histoire de l’Amérique n’est pas écrite. Oui, nous pouvons. Yes ! We can ! Yes, we can ! Yes, we can ! Merci. Merci. Que Dieu bénisse l’Amérique. Merci !


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