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Infrastructures étatiques/Reconstruction

Jovenel Moïse veut construire un « grand et imposant » Palais national avant la fin de son mandat

vendredi 21 avril 2017

Par arrêté présidentiel, le chef de l’État a nommé, mercredi, une commission de sept membres chargée de travailler et de réfléchir sur la reconstruction du Palais national détruit le 12 janvier 2010 par le tremblement de terre. Avant la fin de son mandat, Jovenel Moïse souhaite inaugurer les bâtiments du nouveau Palais présidentiel reconstruit.

National -
Grand, imposant et grandiose ! Un Palais national identique sur le plan architectural à celui détruit par le séisme du 12 janvier 2010. En même temps, un Palais national adapté à la réalité du pays et qui respecte les normes de construction modernes. Voilà le palais que Jovenel Moïse attend de la commission de sept membres chargée de travailler et de réfléchir sur la reconstruction de la résidence officielle des chefs d’État haïtiens. Au Palais national, mercredi matin, en présence des représentants des trois pouvoirs de l’État, de deux anciens chefs d’Etat (Boniface Alexandre et Prosper Avril) et d’un ex-Premier ministre (Michèle D. Pierre-Louis), des banquiers, des maires de l’aire métropolitaine et des personnalités de la société civile, le chef de l’État met officiellement la commission au travail.

Clément Bélizaire (coordonnateur), Patrick Durandisse, Patrick Delatour, Daniel Élie, Sabine Malbranche, Georges Michel et Yvan Pinchinat, les sept membres de la commission, vont, selon le vœu du chef de l’État, se mettre au travail rapidement de concert avec le Ministère des Travaux Publics, Transports et Communications (MTPTC) et l’Unité de construction de logements et de bâtiments publics (UCLBP) pour : retrouver et analyser le plan architectural de l’ingénieur Georges BAUSSAN ; élaborer la feuille de route pour la reconstruction du Palais national ; organiser le débat d’orientation et le concours pour définir le parti architectural pour la construction du palais ; définir le plan, le programme et élaborer les termes de référence de l’étude de la reconstruction du palais et informer les citoyens, les médias, les organismes publics et la société civile de toutes les activités entreprises dans le cadre de la reconstruction du Palais national.

« Je souhaite que ces travaux commencent cette année, a demandé le chef de l’État. La Nation doit avoir une œuvre architecturale répondant aux préoccupations du XXIe siècle tout en conservant le style néoclassique du palais qu’elle remplace. Haïti, dans sa splendeur, et la République qui reçoit ses invités doivent avoir un palais grand, imposant et grandiose… »

Jovenel Moïse impose des conditions à la reconstruction du Palais national…

Trois conditions essentielles devront être prises en compte dans la conduite des travaux de reconstruction du Palais, a exigé Jovenel Moïse. Premièrement, ils doivent permettre aux citoyens, universitaires, experts, architectes et ingénieurs du pays et de la diaspora d’alimenter les réflexions afin d’avoir un Palais national qui répond aux préoccupations architecturales et esthétiques de l’État tout en respectant les normes modernes de construction des édifices publics à valeur culturelle et historique. Le nouveau Palais national doit faire le lien entre l’histoire, la culture et l’avenir de la nation. La réalisation d’une œuvre de cette ampleur requiert un dialogue et une communication plurielle avec les citoyens en écoutant leurs avis et en développant leur sentiment d’appropriation de toutes les étapes de la reconstruction.

Deuxièmement, « nous devons tirer toutes les leçons du séisme du 12 janvier et être vigilants afin de prendre en compte toute les normes de sécurité en matière de construction ». Et, selon le président, l’architecture du palais a fait rêver plusieurs générations.

« J’estime nécessaire de reconstruire les façades extérieures du palais à l’identique. Mais à l’intérieur, il y a lieu d’avoir de nouveaux accommodements qui permettront de répondre aux besoins des organes et des services de la Présidence de la République tout en respectant les normes modernes de construction d’un bâtiment public », a-t-il commandé.

On ne sait pas encore si une enquête a été menée pour connaître l’assentiment de la population sur la reconstruction du Palais national. Cependant, le chef de l’État a déclaré qu’« une grande partie de la population nostalgique voudrait que ce symbole qui a été détruit soit reconstruit à l’identique ». « Pour beaucoup, la reconstruction post-tremblement de terre n’a pas commencé tant que le Palais national n’aura pas été reconstruit », a-t-il souligné.

« En décidant de reconstruire le Palais national comme bien immobilier, valeur culturelle et historique de la République, mon administration veut offrir à la jeune génération l’opportunité de marquer de son empreinte l’histoire du pays et d’inscrire dans la pierre sa vision d’une Haïti nouvelle », a discouru le président de la République, soulignant que la reconstruction du palais va générer également des emplois.

Alors que son mentor Michel Martelly vient de passer cinq années à diriger le pays, Jovenel Moïse a déclaré, comme une sorte de désaveu qui ne dit pas son nom, que plus de 6 ans après le tremblement de terre, « des efforts déployés au centre-ville ne sont pas à la hauteur des espérances du peuple et des passionnés du centre historique de Port-au-Prince… ».

« L’axe majeur du développement économique caribéen, de Santo Domingo à Kingston, prend Port-au-Prince pour centre, prétend le chef de l’État. Ce tableau nous invite à avoir un plan d’ensemble pour le centre-ville, des programmes bien ordonnés et de projets bien ficelés. La géographie de l’activité économique de la région invite à une réflexion pour faire de Port-au-Prince l’axe obligé de distribution des flux financiers et l’un des poumons de l’activité économique de la Caraïbe. »

Selon le président, la zone métropolitaine doit être complètement repensée. « Il faut construire une communauté urbaine de Port-au-Prince belle comme il se doit, qui respecte la nature et qui fait bon vivre. Port-au-Prince doit être une ville moderne, une ville culturelle, une ville de la citoyenneté, du lien civique, du lien social, de la convivialité, de la solidarité et de la gouvernabilité. La zone métropolitaine doit être un lieu de progrès, de prospérité et de partage », a rêvé Jovenel Moïse.

Dans le même registre, il a annoncé la mise sur pied de comités d’initiative sur le réaménagement et la reconstruction des centres historiques de toutes les grandes villes de la République, prioritairement le centre historique du Cap-Haitien et toutes les villes du grand Sud dévastées en support aux autorités publiques d’aménagement du territoire nouvellement créées.

Outre le Palais national, pendant son quinquennat, Jovenel Moïse veut reconstruire également le palais législatif et le palais de justice.

Le coordonnateur de la Commission, l’ingénieur Clément Bélizaire, a promis que son équipe et lui vont offrir au pays « le Palais national que Haïti mérite… ».

Plus d’un aurait aimé savoir combien va coûter la reconstruction du Palais national et qui va la financer ? Ni le chef de l’Etat ni le coordonnateur de la Commission n’en ont fait mention dans leur discours. Cependant, il faut souligner que les représentants de la communauté internationale en Haïti n’ont pas été invités au Palais national pour l’investiture de la commission chargée de travailler sur la reconstruction du palais présidentiel.

Robenson Geffrard

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